Où vont les avions qui ne volent plus ? Dans les déserts, parfois…

Le gel du transport aérien fait les affaires des spécialistes du stockage d’avions, surtout dans les déserts américains et australiens. Sinon les aéroports font de la place, et peuvent transformer des pistes inutilisées en parking provisoire.

Les avions vont se bousculer dans les déserts américains et australiens. C’est là que des compagnies stockent des avions mis au chômage pour cause de pandémie. La crise du covid-19 pourrait immobiliser plus de 10.000 avions dans le monde.

“Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner. La demande a explosé” indique au Financial Times Tom Vincent, qui dirige Asia Pacific Storage, en Australie, où il dispose d’un site de 110 hectares. Il va faire de la place pour accueillir 70 à 80 avions.

Le souci concerne surtout les grandes compagnies, qui font voler des centaines d’avions. Ainsi les américains United ou Delta ont envoyé des avions dans des zones de parking installées dans des déserts, comme Pinal Airport, au sud de Phoenix, ou Victorville.

Intéressant à partir de 3 mois

Le climat très sec des déserts limite la corrosion. Ce type de stockage peut revenir moins cher que de laisser les avions stationnés dans les aéroports, mais n’a de sens que si la mise hors service dure un peu (3 mois par exemple). L’avion est alors protégé, notamment avec des matériaux réfléchissants posés sur les fenêtres. Cela ne concerne pas Brussels Airlines, dont la flotte est limitée à une cinquantaine d’aéronefs. Ce lundi, la compagnie avait stationné 37 avions à l’aéroport de Bruxelles, en opérait 5 pour des vols de rapatriement, en compte 5 à l’étranger pour des entretiens, et en a 3 à Düsseldorf, qui font encore des vols de rapatriement. Une compagnie comme United opère 843 avions.

Et à Brussels Airport ?

Les stockages les plus évidents restent les aéroports. Celui de Francfort a même consacré une piste pour y parquer des avions de la Lufthansa ou de Condor. Un aéroport militaire près de Zürich est utilisé par Swiss, selon l’agence Reuters. A Brussels Airport, les avions de Brussels Airlines et de TUI Fly sont parqués aux jetées A et B, qui sont quasiment inutilisées, “ainsi que sur certains taxiways, également non utilisés pour d’autres opérations” indique Ihsane Chioua Lekhli, porte-parole de Brussels Airport.

Masque à oxygènes recyclé pour des hôpitaux

L’Europe compte aussi des zones de stockage d’avions, en France ou en Espagne. Ainsi, la société TARMAC Aerosave parque des avions à Teruel (Espagne), Tarbes-Lourdes, et Toulouse. Ces installations servent aussi au démantèlement des avions en fin de carrière, dont les pièces détachées ont encore une valeur commerciale. C’est TARMAC Aerosave qui a “démonté” le premier Airbus géant, A380, en fin de carrière prématurée.

Ces opérations de recyclage jouent aujourd’hui un petit rôle dans la crise du coronavirus. TARMAC Aerosave collecte les masques à oxygènes des avions en démontage pour les mettre à la disposition des hôpitaux de Toulouse.

Les stockages pour cause de pandémie ne sont pas concernés par ces démontages, les avions attendent la reprise des vols. Pas tous. Certaines compagnies aériennes ont décidé de profiter de cette crise pour mettre à la retraite plus rapidement des avions d’un certain âge, comme des Boeing 767 ou 757.

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