Orange en négociations exclusives pour le rachat de VOO, Telenet regrette son éviction
Orange Belgium, filiale du français Orange, est désormais seule en lice pour le rachat du câblo-opérateur wallon VOO, affirment plusieurs médias belges ce lundi. Telenet a confirmé qu’elle “n’a pas été retenue dans le cadre des négociations finales”.
Orange Belgium, filiale du français Orange, est désormais seul en lice pour le rachat du câblo-opérateur wallon VOO. L’information donnée par plusieurs médias belges a été confirmée par le communiqué de Telenet, l’autre opérateur en lice, confirmant que la société n’a pas été retenue dans le cadre des négociations finales”.
“Une acquisition par Telenet aurait pu apporter une valeur ajoutée tant pour le paysage concurrentiel global en Belgique, que pour les Régions wallonne et bruxelloise, ainsi que pour VOO en tant qu’entreprise”, a regretté l’opérateur lundi soir dans un communiqué. Telenet, active en Flandre et à Bruxelles, rate une occasion de prendre une envergure nationale.
La procédure de vente de l’opérateur wallon a été enclenchée il y a un an et demi. Elle est menée par Nethys, la filiale de l’intercommunale liégeoise Enodia, avec l’aide de la banque d’affaires Rothschild.
Une liste restreinte des candidats au rachat de VOO a été arrêtée le 20 juillet. Y figuraient Orange Belgium, Telenet ainsi que des fonds d’investissements dont les noms n’ont pas été dévoilés.
Le 11 octobre, Nethys communiquait sa décision d’entamer des négociations avec un nombre limité de candidats – Orange et Telenet – et affichait sa volonté de signer un contrat de cession d’une participation majoritaire avant fin décembre 2021.
Alors que Telenet a été évincée, Orange Belgium et Nethys doivent encore s’accorder sur le prix et le nombre de parts (50 % + 1 voix ou 75%) à acquérir par la filiale d’Orange France. Le choix devra ensuite être soumis aux autorités européennes de la concurrence, afin d’être validé.
Le dossier de la revente de VOO a été émaillée de soubresauts. En 2019, Nethys alors dirigée par Stéphane Moreau, avait cédé l’opérateur au fonds américain Providence pour 1,2 milliards d’euros avant que l’opération soit annulée à la suite de divers recours judiciaires.
En novembre 2020, le CEO de Nethys Renaud Witmeur déclarait : “En dessous de 1,4 milliard, la vente de VOO serait un échec”.
VOO valorisé à 1,8 milliard d’euros par Orange
Selon les informations de L’Echo, Orange valoriserait le groupe wallon VOO à 1,8 milliard d’euros. Les dirigeants espéraient une valorisation autour de 1,4 milliard. Le deal prévoirait la vente à Orange de 75% des actions moins une, ce qui laisserait une minorité de blocage, poursuit le quotidien économique sur son site lundi soir. Des négociations sont encore prévues durant les prochaines semaines pour finaliser l’accord.
L’opérateur français n’était pas disponible lundi pour confirmer les informations, mais Telenet a de son côté reconnu ne plus être en lice pour le rachat du câblo-opérateur, laissant donc Orange dernier candidat.
Le ministre Collignon prend acte et se prononcera sur la légalité des actes posés
Le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Christophe Collignon, a pris acte lundi soir “de la décision de négociation exclusive entre VOO et Orange Belgium”. Dans le cadre de la tutelle exercée par la Région, le ministre sera amené à se prononcer “sur le respect de la légalité, au regard du Code de la démocratie locale et de la décentralisation, des actes posés, ainsi que sur le respect de l’intérêt général”, a précisé son cabinet.
Orange Belgium, filiale du français Orange, est désormais seul en lice pour le rachat du câblo-opérateur wallon VOO au terme d’une procédure lancée il y a un an et demi par Nethys, filiale de l’intercommunale liégeoise Enodia.
En juillet, une short list avait été arrêtée. Les noms d’Orange et de Telenet y figuraient, aux côtés de fonds d’investissement dont les noms sont restés secrets. Quelques mois plus tard, en octobre, seuls Telenet et Orange restaient dans la course. Ce lundi, c’est Orange Belgium qui a emporté la mise avec le lancement de négociations exclusives entre les deux sociétés.
Un dénouement immédiatement dénoncé par le PTB, pour qui il est “incompréhensible” que le gouvernement wallon “entérine la privatisation d’un câblo-opérateur public moderne et bénéficiaire construit avec les deniers des citoyens”. “Se priver de cet outil public et performant dans le secteur du numérique pour le donner au secteur privé n’a aucun sens”, d’autant qu’Orange “est dans une logique de restructuration depuis plusieurs mois”. “Les pires craintes concernant l’avenir du personnel de VOO et la qualité du service fourni aux usagers risquent de se trouver confirmées”, selon le parti d’extrême gauche.