Orages sur le foot business

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Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances  

Entre l’inculpation des anciens dirigeants d’Anderlecht et le Standard en quête d’argent frais, le foot belge vit des heures plutôt sombres.

Ils sont tous deux issus du monde des affaires et ont nourri le rêve de s’imposer sur la planète football. Le premier, Bruno Venanzi, cofondateur du fournisseur d’énergie Lampiris, a repris le Standard il y a six ans déjà avec de très grandes ambitions. Le second, le serial entrepreneur Marc Coucke, s’est offert Anderlecht en 2018, avec la ferme intention de détrôner le Club de Bruges au sommet de la Pro League.

Mais avec le recul, leur bilan n’est pas vraiment des plus flamboyants. Sur le plan sportif, ces équipes légendaires ont perdu de leur panache et ne s’invitent même plus dans les compétitions européennes, tandis que leur situation financière n’a cessé de se dégrader. Dépités, Marc Coucke et Bruno Venanzi sont de surcroît sous les feux de l’actualité pour des situations peu enviables, à des années-lumière de leurs rêves footballistiques.

20 millions

En euros, le montant de la dette du Standard. Celle, cumulée, d’Anderlecht dépasse les 115 millions.

Cherche investisseur

Au Standard, “l’ex-Lampiriste” a urgemment besoin d’argent frais pour assumer les obligations financières du club liégeois qui accuse aujourd’hui plus de 20 millions de dettes. Bruno Venanzi a d’ailleurs chargé le bureau de consultance PwC de trouver un nouvel investisseur pour l’équipe, à l’instar de ce qu’il avait lui-même tenté l’année dernière, en vain, avec François Fornieri, à l’époque CEO de la société pharmaceutique Mithra.

Pour garder la tête hors de l’eau, le Standard a même vendu ses droits de retransmission à une banque allemande il y a six mois à peine, mais le sauvetage du club liégeois devra désormais passer par l’arrivée d’un nouvel actionnaire. Reste à savoir maintenant si un investisseur providentiel acceptera de relever financièrement le club sans en être le détenteur majoritaire…

Manipulations diverses

A Anderlecht, ce sont les rebondissements judiciaires qui secouent aujourd’hui Marc Coucke, propriétaire principal d’un club dont la dette cumulée dépasse les 115 millions d’euros. La semaine dernière, les anciens dirigeants du Sporting ont en effet été inculpés pour faux et usage de faux, escroquerie et blanchiment. L’ancien propriétaire Roger Vanden Stock, l’ex-manager général Herman Van Holsbeeck, l’ancien CEO Jo Van Biesbroeck, ainsi que l’agent de joueurs Christophe Henrotay sont soupçonnés d’avoir manipulé les comptes du club bruxellois lors de la vente à Marc Coucke. L’homme d’affaires flamand aurait ainsi été floué de 5 millions d’euros dans l’aventure et a annoncé sur Twitter que le Sporting d’Anderlecht et lui-même envisageaient de se constituer partie civile “afin d’avoir accès au dossier et d’obtenir une quelconque indemnisation” (sic).

Un drôle de clin d’oeil du destin puisqu’il y a un mois à peine, Marc Coucke et le fonds d’investissement Waterland étaient eux-mêmes condamnés à verser 266 millions d’euros au géant américain Perrigo dans le cadre du litige qui les opposait pour la reprise de la société Omega Pharma en 2015. Le verdict du Centre belge d’arbitrage a estimé que le serial entrepreneur avait “caché volontairement des informations importantes” et “délibérément induit en erreur par divers actes et omissions frauduleuses”.

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