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‘On pourrait se dire que le vol d’une adresse email n’est pas dramatique… Détrompez-vous !’

Quel est le point commun du vol des données personnelles de 57 millions de clients à la société Uber et votre divorce ou futur divorce ?

La société de transport Uber n’a pas de chance en ce moment. La dernière mésaventure qui lui est arrivée ne fait pas du tout rire la direction de cette entreprise qui est le cauchemar des taxis du monde entier. Dans la nuit de mardi à mercredi, la direction de Uber a admis s’être fait dérober les données de plus de 57 millions de clients, sans oublier les informations concernant 600.000 chauffeurs. La plupart du temps, les données volées pour les clients sont des adresses e-mails et des numéros de téléphone mobile. Uber a indiqué que ni l’historique des trajets, ni les numéros de cartes et de comptes bancaires, ni les numéros de sécurité sociale n’ont été dérobés. Uber n’a pas donné la nationalité des victimes, mais comme Uber disait qu’elle avait 40 millions d’utilisateurs réguliers, à la limite tout le monde peut se sentir concerné.

Le piratage des données est plus que jamais un business lucratif

En réalité, cette triste affaire rappelle à chacun d’entre nous qu’il faut rester prudent, car le piratage sur le Net est hélas devenu monnaie courante. La société Symantec a indiqué qu’en 2016, plus d’un milliard de personnes s’étaient fait voler des données contre la moitié en 2015. Ce qui veut dire que le piratage des données est plus que jamais un business lucratif.

A première vue, on pourrait se dire que le vol d’une adresse email ou d’un numéro de téléphone portable, ce n’est pas dramatique. Détrompez-vous ! Avec un peu de malice, cela suffit à des pirates pour accéder à des données bancaires ou des cartes de crédit. Mais cet accident arrive aussi à point nommé pour rappeler que nos données numériques valent de l’argent. Pas seulement pour les pirates qui essaient de faire chanter les entreprises qui disposent de nos données, mais plus simplement, ces données numériques valent de l’argent, car elles permettent aussi aux entreprises de savoir beaucoup de choses sur nous, et donc de mieux nous cibler en termes de publicité. Notre banquier ne nous le dira pas et tous n’en font pas écho ou même usage, mais aujourd’hui, une banque bien équipée en analyse de nos données pourrait sans problème prédire notre futur divorce avant même que nous ne sachions que notre conjoint veut se séparer de nous par exemple. Comment ? Mais parce que les signes avant-coureurs sont souvent les mêmes : ouverture d’un deuxième compte, changement d’adresse sur un des deux comptes, demande d’une carte bancaire supplémentaire envoyée à une autre adresse, dépenses de nature différente type restaurants ou hôtels dans des endroits inhabituels, ralentissement de l’effort d’épargne, etc. Pour le banquier, notre divorce ne l’affecte que dans la mesure où, qui dit divorce, dit souvent appauvrissement donc risque bancaire accru.

Bref, ce petit exemple glané dans un livre récent consacré à l’expérience client pour montrer à quel point le carburant des entreprises aujourd’hui, ce n’est plus le pétrole ou l’énergie, mais nos données que nous offrons gratuitement sans savoir que cette gratuité comme toujours coûte cher, très cher !

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