Olivier de Wasseige : “Nous pouvons sortir en douceur des aides Corona”

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Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Alors que la reprise se profile, l’administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises préconise des aides “sur mesure”, pour éviter tout gaspillage des moyens publics.

La reprise économique s’affirmant de plus en plus, le gouvernement flamand va arrêter les aides corona aux entreprises. Le sud du pays devrait-il suivre ?

Les entreprises n’ont pas vocation à être aidées. Dans un monde parfait, avec un coût salarial compétitif, un coup énergétique compétitif, de la main-d’oeuvre, etc., les aides seraient inutiles. Sauf, bien entendu, dans des circonstances exceptionnelles et le Covid-19 en était assurément une. Mais à un moment donné, il faut pouvoir sortir de ce schéma et ne pas prolonger artificiellement le soutien à des entreprises qui n’en ont plus besoin. Tout est une question de timing et de nuance, car certains secteurs s’en sortent moins vite que d’autres. Nous réclamons donc du sur-mesure, par secteur, par sous-secteur, par entreprise, avec une réévaluation des dispositions tous les trimestres, voire tous les mois.

Beaucoup d’entreprises ne sont pas mono-sectorielles et encore moins mono-clients. Peut-on fixer des règles d’intervention dans un cas et pas un autre ?

Oui, on peut travailler au cas par cas, en regardant les chaînes de valeurs, si telle société est plutôt dans le B to C et telle autre dans le B to B. Il faut une approche nuancée et je reconnais que ce n’est pas toujours facile. Les entreprises devraient alors remplir un formulaire du SPW (Service public de Wallonie), en justifiant pourquoi elles sollicitent la prolongation de l’aide, selon le type d’activités, les fournisseurs, les résultats trimestriels, etc. C’est ce qui se passe pour l’octroi des aides pour compenser les dégâts liés aux inondations, c’est donc tout à fait faisable.

Plus on prolongera les aides, plus on risque d’avoir un retour de boomerang budgétaire. Ne vaut-il pas mieux les arrêter avant d’être englués dans de trop grandes difficultés financières ?

Si nous voulons pouvoir financer une relance positive, nous aurons besoin de moyens. C’est bien pour cela que la Flandre, où les aides corona étaient plus élevées, a décidé d’arrêter. Au niveau fédéral, la question de la prolongation du chômage corona et du droit passerelle se pose aussi. Notre message reste cependant : nous ne laisserons tomber personne, et certainement pas les entreprises qui ont été victimes des inondations. Mais aujourd’hui, une partie des entreprises sont dans une situation où elles peuvent envisager la fin des aides.

Mais vous avez raison, il ne faudrait pas que, demain, on rabote dans les aides à l’investissement, à l’innovation, à la R&D pour équilibrer les comptes. Ce serait contre-productif, cela ne permettrait pas à nos entreprises de rester concurrentielles.

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