Olivier de Wasseige: “La francophonie représente 27% des exportations wallonnes”

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Le Medef, l’association du patronat français, a accueilli pour la première fois lors de son université d’été les organisations soeurs des pays francophones. Olivier de Wasseige, de l’Union wallonne des entreprises, explique le projet de cette réunion.

1. Cela a-t-il du sens de regrouper des zones économiques d’une même langue?

Oui. L’intention n’est pas de s’enfermer dans une communauté linguistique. L’anglais est la langue du business et joue un rôle important. Mais négocier dans sa langue plutôt que dans une langue étrangère dont la maîtrise n’est pas toujours parfaite facilite les contacts. Quand les contrats sont négociés en anglais, il y a parfois des difficultés de rédaction, d’interprétation. Tout cela coûte du temps et de l’argent. On va naturellement plus facilement vers les pays avec qui on partage une même langue, une même culture.

2. Justement, quel est le poids économique de la francophonie?

L’ensemble des pays francophones représentent 16% du PIB mondial. Et le potentiel de croissance est énorme parce que beaucoup de ces pays ne sont pas arrivés à maturité. La francophonie représente 27% des exportations wallonnes (soit 13 milliards d’euros) et 39% des importations (14 milliards) de la Région. Des chiffres évidemment influencés par le poids de la France (qui pèse à elle seule 22% des exportations wallonnes), mais derrière elle, nous exportons vers le Luxembourg, le Canada, la Suisse et le Vietnam. Et les investissements étrangers en Wallonie représentent 12 milliards entre 2000 et 2016, dont 1,5 milliard par la France.

3. L’idée est de créer un “Commonwealth francophone”?

Il n’y a rien d’officiel ni de structuré, mais la volonté est de battre le fer tant qu’il est chaud. Notre mission à cette université d’été était à deux niveaux. D’abord, amener une forte délégation d’entreprises qui a pu nouer beaucoup de contacts bilatéraux. Mais il y avait aussi 31 pays représentés, et il y a certainement une volonté de mieux structurer les relations entre pays francophones. C’est quelque chose que nous voulons pousser car les entreprises sous-exploitent, me semble-t-il, le potentiel de travailler avec certains pays. Certes, c’est parfois difficile de travailler dans certains d’eux, mais nous pouvons les aider à améliorer leurs ratings internationaux. Le grand sommet de la francophonie de Djerba, en novembre, sera une première étape. Il sera précédé d’une journée économique. Certains estimerons qu’il est paradoxal de dire qu’il faut relocaliser des activités chez nous mais aussi exporter davantage. Mais je crois que les relations commerciales entre pays doivent aller au-delà du simple import-export. Elles doivent davantage s’orienter vers une logique de partenariat.

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