Mon petit marché, du producteur au consommateur
Lancé le 14 décembre dernier, Mon petit marché est une place de marché qui met en communication directe les producteurs belges et les consommateurs. Il n’y a pas de marge sur les produits, juste des frais de livraison. Une initiative durable destinée à promouvoir le “locavorisme”.
Il s’appelle Sébastien. Au repos quasi forcé durant la pandémie dans son job de base, il a tenté d’imaginer quel secteur il pourrait faire bénéficier de ses compétences commerciales. Un projet qui ferait sens et qui lui tiendrait tellement à coeur qu’il pourrait en faire son métier. C’est ainsi qu’est né Mon petit marché (monpetitmarche.be), une place de marché destinée à promouvoir les produits de fermiers et de producteurs locaux. Une idée qui n’a pas été facile à mettre en place.
“Tout part de la logistique du frais, confie-t-il. C’est tellement complexe que c’est quasiment impossible à mettre en place par un producteur isolé. Peu d’acteurs existent en Belgique et ceux qui le font ne livrent pas les particuliers. J’ai fini par en trouver un: SM Logistics, qui roule pour nous un jour par semaine. Comme j’ai toujours un objectif sociétal dans mes projets, j’ai cherché une entreprise de travail adapté capable de gérer la manutention et la préparation des commandes. Une ETA labellisée par l’Afsca et par Certysis pour le bio. Ce fut Travie à Anderlecht.”
227 : le nombre de producteurs qui ont rejoint la plateforme en un mois.
Pas de marge
Mon petit marché adopte le principe du tout livré en un seul colis. Tout doit être disponible lors de la préparation de la commande. Si les produits de longue conservation sont stockés chez Travie, le frais est apporté par le producteur à Anderlecht ou collecté une fois par semaine par SM Logistics. La livraison s’effectue chez les particuliers du Brabant wallon et de Bruxelles (ainsi que de quel-ques communes du Hainaut et du Namurois) le vendredi en soirée pour 8,90 euros. Mon petit marché ne prend de marge ni sur la livraison ni sur le produit ni sur l’abonnement de 39 euros par mois demandé à chaque producteur. “L’idée est de créer une communauté avec les producteurs pour constituer une véritable alternative à la grande distribution, poursuit Sébastien. L’absence de mar- ge permet de proposer des tarifs inférieurs au marché. Quant à l’abonnement, la moitié est investie dans la pub et l’autre vise à diminuer le coût de la livraison.”
La SRL gagne sa vie sur les services complémentaires qu’elle propose aux producteurs: vidéos, sites web, articles sur la page d’accueil, produits associés favorisés lors d’un achat, etc.
Un partenaire bien établi
Au bout d’un mois, Mon petit marché propose 227 producteurs belges (boucherie, boulangerie, vin, bières, fruits, légumes, etc.), 350 produits et une centaine de boutiques. Il dispose de 280 clients inscrits mais a reçu 25.000 visites uniques. A ce jour, 92 transactions ont été finalisées. C’est peu mais depuis le 14 décembre, deux vendredis furent fériés, avançant les livraisons au jour des réveillons. Pas idéal. Deux éléments freinent les achats: le coût de livraison et la zone de chalandise limitée. Sébastien y travaille: “L’idée est donc de s’adosser à un grand acteur de la distribution qui accepterait de stocker nos commandes dans ses frigos et de servir nos clients. Les discussions sont bien avancées avec une marque connue. Ce partenariat permettrait de baisser les frais de livraison mais aussi de couvrir toute la Belgique”.
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