Mauvais résultats pour Toyota et Daimler : leurs bénéfices nets en baisse de près de 30%

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Toyota a abaissé sa prévision de bénéfice net annuel après avoir enregistré une chute de 29% sur les neuf premiers mois de l’exercice 2018/19, en raison de facteurs exceptionnels (impôts, turbulences boursières). Le numéro un mondial de la voiture haut de gamme et des camions, l’allemand Daimler, a publié, lui, un bénéfice net en baisse de 29% sur un an pour 2018 à 7,58 milliards d’euros, inférieur aux attentes des analystes.

Toyota vise désormais un résultat net annuel de 1.870 milliards de yens (14,6 milliards d’euros au cours retenu par le groupe), contre 2.300 milliards escomptés précédemment. Mais sa projection de bénéfice opérationnel reste inchangée (à 2.400 milliards de yens). De fait, sur la période d’avril à décembre 2018, son gain d’exploitation a augmenté de 9,5%, tandis que le chiffre d’affaires s’élevait de 3% à 22.475,5 milliards de yens, pour un objectif maintenu à 29.500 milliards de yens sur l’année.

Les ventes de véhicules en volume ont reculé au Japon et en Amérique du nord au cours des neuf premiers mois de l’exercice, mais Toyota a pu compenser par une activité dynamique en Europe, en Asie et dans les autres régions du monde. Masayoshi Shirayanagi, un responsable de Toyota, s’est aussi félicité de l’effet des “réductions de coûts” et des initiatives de promotion commerciale, lors d’une conférence de presse à Tokyo. En revanche, Toyota a souffert de l’absence d’un gain exceptionnel enregistré un an plus tôt grâce à la réforme fiscale de l’administration Trump.

En outre, il a accusé 310 milliards de yens de pertes liées à des placements boursiers, du fait de “la dégradation du marché”, a expliqué M. Shirayanagi. Au total, le constructeur a livré près de 8 millions de véhicules entre avril et décembre dans le monde, et espère en écouler 10,5 millions sur l’ensemble de l’exercice malgré une stagnation prévue en Amérique du nord. Toyota, longtemps numéro un mondial, s’est classé au troisième rang des fabricants de voitures en 2018, derrière l’alliance franco-japonaise Renault-Nissan-Mitsubishi Motors et le géant allemand Volkswagen.

Pour Daimler, bénéfice net 2018 au plus bas depuis 2015

Le fabricant des Mercedes-Benz, qui a vu son exercice plombé par une hausse des investissements, des charges liées au “dieselgate”, les nouvelles normes antipollution WLTP et le conflit commercial sino-américain, réalise ainsi sa pire année depuis 2015. Les analystes sondés par le fournisseur de services financiers Factset s’attendaient à un bénéfice net de 7,9 milliards d’euros.

Le chiffre d’affaires est en hausse de 2%, à 167,4 milliards d’euros, tandis que le bénéfice opérationnel (Ebit) du groupe a reculé de 22%, à 11,13 milliards d’euros. “L’année 2018 était une année avec beaucoup de vents contraires, entre le débat autour du diesel, l’introduction des tests WLTP et le conflit commercial international”, note Dieter Zetche, patron de Daimler, qui quittera son poste en mai 2019 pour accéder au conseil de surveillance du groupe.

Le branche auto Mercedes-Benz Cars et celle des fourgons, Mercedes-Benz Vans, pèsent sur le résultat, avec une baisse respective de 18% et 73% de leur Ebit, à 7,2 milliards et 312 millions d’euros après un deuxième semestre en forte baisse. Dans les deux branches, des charges liées à des “procédures administratives et autres mesures” concernant des voitures diesel, la hausse des investissements dans la voiture électrique et autonome du futur et une augmentation des coûts des matières premières pèsent sur le résultat annuel, indique Daimler. Sa branche des camions, Daimler Trucks, progresse cependant (Ebit +16% à 2,75 milliards d’euros) grâce à la demande des pays NAFTA.

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