Maisons Phénix… en cendres
Geoxia a été mise en liquidation par le tribunal de Nanterre la semaine dernière. Elle est connue surtout pour une marque: les Maisons Phénix, longtemps n°1 de la construction en France.
C’est un pan de l’histoire économique française qui vient de s’écrouler: Geoxia a été mise en liquidation la semaine dernière par le tribunal de Nanterre. Fondée en 1946 autour de la marque Maisons Phénix, elle fut pendant des dizaines d’années le premier constructeur de maisons en France (avec un record de 15.000 habitations livrées en 1978) et a longtemps symbolisé pour les familles modestes la possibilité de devenir propriétaire. Son succès et ses coûts d’achat moindres, Phénix les doit à un mode de construction unique en France: les panneaux en béton et la charpente métallique sont réalisés en usine avant d’être assemblés sur place. Un business model efficace quand tout va bien mais qui pose problème quand les choses ralentissent en raison de coûts fixes très importants. Et c’est justement ce qu’il s’est produit ces dernières années avec la pandémie et la guerre en Ukraine. Pas aidée par l’Etat français pendant le covid, Geoxia, qui gère aussi les marques Castor et Maison Familiale, s’est enfoncée dans le rouge. Et malgré des offres de reprise (dont une du management conditionnée à un prêt d’Etat que ce dernier n’a pas accordé), le tribunal n’a eu d’autre choix que de procéder à la liquidation. Une décision qui laisse 1.140 salariés sur le carreau et 1.600 chantiers en cours – et donc autant de futurs propriétaires dans le désarroi. Des chantiers que l’Etat, via une garantie, s’est engagé à livrer mais qui supposent, vu le mode de fabrication, que les usines continuent temporairement de fonctionner. C’est une faillite à l’ampleur inédite pour le secteur en France qui se double d’un autre problème: les propriétaires sont protégés par une garantie de livraison souscrite auprès de la compagnie Imhotep. Or, celle-ci est une filiale de Geoxia …
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