Luc Plasman (BLSC): “Un deuxième reconfinement serait dramatique pour de nombreux commerces”
Après avoir constaté un léger mieux depuis juillet, le responsable du Conseil belgo-luxembourgeois du “retail” et des centres commerciaux s’attend à un mois d’octobre morose en termes de chiffres de fréquentation. Il redoute les faillites d’enseignes et l’augmentation du vide locatif.
1. Qu’en est-il de la fréquentation actuelle des centres commerciaux?
Nous n’avons pas encore de chiffres exacts pour le mois d’octobre. Cependant, au vu des dernières mesures, et notamment la fermeture de l’horeca – une motivation importante pour les clients qui viennent faire leur shopping dans un centre commercial -, nous pouvons nous attendre à une nouvelle diminution du nombre de visiteurs par rapport à l’an dernier, mais aussi par rapport au mois de septembre. Nous étions évidemment en dessous des taux de fréquentation de 2019, mais la tendance était repartie à la hausse. Au mois de juillet, nous avions constaté une progression de 7% par rapport à juin. Avec le report des soldes, août avait fait +4% par rapport à juillet, et septembre avait affiché le même niveau.
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2. Quels seraient les effets d’un éventuel reconfinement sur votre secteur?
La fréquentation des centres commerciaux redeviendra quasi nulle. Toutefois, les propriétaires des shopping centers sont souvent des groupes aux reins suffisamment solides. Je ne m’attends donc pas à des drames à ce niveau-là, bien qu’un nouveau confinement aurait très logiquement un impact négatif sur leurs revenus, à savoir les loyers. Il y aurait en effet de nouveau, comme au printemps, des discussions entre propriétaires et commerçants sur d’éventuelles diminutions de loyers. Un reconfinement serait en revanche dramatique pour de nombreux commerçants, essentiellement ceux moins solides financièrement ou assez endettés. Nous craignons des faillites dans ce secteur.
3. Vous attendez-vous à une augmentation du vide locatif dans les centres commerciaux?
Nous n’y avons pas assisté jusqu’à présent. Il s’agit d’un problème qui concerne davantage les centres-villes et les axes secondaires. Maintenant, s’il y a beaucoup de faillites, il y aura évidemment une augmentation du nombre de cellules vides. Et contrairement à la situation que nous connaissions encore il y a quatre ou cinq ans, les remplaçants ne se bousculeront pas pour réoccuper les lieux. Il s’agit aujourd’hui d’un point d’attention pour tout acteur actif dans l’immobilier commercial.
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