Loukoïl espère vendre sa raffinerie en Sicile avant la fin de l’année
Le géant pétrolier russe Loukoïl est en négociations pour vendre sa raffinerie située à Priolo en Sicile et ces discussions pourraient aboutir d’ici la fin de l’année, a indiqué lundi le dirigeant du site industriel, Eugene Maniakhine.
Le gouvernement nationaliste dirigé par Giorgia Meloni avait décidé jeudi de mettre la raffinerie sous “administration provisoire” de l’Etat pour éviter sa fermeture et garantir la continuité de l’approvisionnement énergétique national. La raffinerie ISAB contrôlée par Loukoïl, l’une des plus grandes en Europe, risquait de devoir arrêter sa production en raison de l’entrée en vigueur ce lundi de l’embargo de l’Union européenne sur l’importation de pétrole brut russe par voie maritime. “Nous pensons que l’accord de vente peut être conclu en un temps record, probablement dans le courant de l’année en cours”, a déclaré M. Maniakhine dans un entretien accordé au quotidien économique Il Sole 24 Ore. Selon le Financial Times, Loukoïl est en train de négocier un accord avec le fonds d’investissement américain Crossbridge Energy Partners en vue d’un rachat de la raffinerie, dont la valeur est estimée entre 1 et 1,5 milliard d’euros.
Malgré l’entrée en vigueur de l’embargo de l’UE sur le pétrole russe, “la raffinerie est entièrement préparée pour fonctionner sans interruption dans ces nouvelles conditions de marché”, a assuré M. Maniakhine. En l’absence de risque d’arrêt de la production, il a jugé “ni juste ni utile” que le gouvernement mette sa décision en application et nomme un commissaire de l’Etat pour gérer la raffinerie. Une telle démarche pourrait “contribuer à la fermeture de l’usine et créer des obstacles à la vente au nouveau propriétaire”, a prévenu M. Maniakhine. “Pour nous, l’exploitation d’une raffinerie ne relève pas de la compétence de l’État”, a-t-il ajouté.
“Pas de nationalisation”
“Il n’y a pas de nationalisation”, pendant un an, “l’État reprend temporairement la gestion” de la raffinerie, dont “Loukoïl reste propriétaire”, a expliqué lundi le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso. Le gouvernement devrait “faire appel à une compagnie pétrolière” qui pourrait être Eni, afin de “garantir la continuité de la production”, avait-il dit samedi. Le ministre a en outre assuré avoir reçu “la garantie des autorités américaines qu’elles n’émettront pas de sanctions” à l’égard des banques qui financeront ISAB. Craignant des sanctions, les banques européennes avaient arrêté d’accorder des prêts à la raffinerie et de lui fournir les garanties indispensables pour importer du pétrole d’autres pays que de la Russie.
La raffinerie ISAB a une capacité de raffinage annuelle de dix millions de tonnes de pétrole brut pouvant atteindre jusqu’à 14 millions de tonnes et fournit plus de 20% des besoins nationaux. “Nos réserves de brut sont suffisantes pour assurer le fonctionnement de la raffinerie pendant plusieurs mois”, a affirmé M. Maniakhine, directeur général d’ISAB. Quant à l’embargo sur le pétrole russe, “ce n’est pas un problème pour nous de fournir une quantité suffisante de brut non-russe pour ISAB”, a-t-il assuré. Privée jusqu’ici de lettres de crédit de la part des banques, la raffinerie a réglé ses achats de pétrole dans des pays autres que la Russie en espèces, a expliqué M. Maniakhine.
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