Little Kameleon: miser sur la seconde main
Promouvoir un modèle plus durable de la consommation textile. Tel est le credo de cette start-up bruxelloise qui propose des vêtements d’occasion pour les enfants de 0 à 12 ans.
Comme tous les jeunes parents, Katrien Desrumaux ne savait trop que faire de ces innombrables vêtements reçus à la naissance de sa fille. “Les enfants grandissent vite et leurs vêtements doivent être rapidement renouvelés pour n’être finalement que peu utilisés, rappelle-t-elle. Je voulais leur donner une seconde vie.” Très soucieuse de l’environnement, cette dynamique Bruxelloise originaire d’Ypres a toujours adopté un mode de vie le plus durable possible. Little Kameleon s’inscrit dans cette même volonté. “Cet été, alors que je visitais des friperies, j’ai été surprise d’y croiser de très nombreux jeunes, souligne-t-elle. Les milléniaux sont la future génération de parents. Il y a là un vrai créneau.”
Après une carrière de plus de 20 ans dans les secteurs culturel et associatif, Katrien Desrumaux décide donc de monter son propre projet.
En septembre, elle remet sa démission et fixe la date du lundi 22 novembre – jour du Circular Monday – pour lancer sa boutique en ligne en trois langues (français-néerlandais-anglais). “Tout a été réalisé en très peu de temps. J’ai travaillé d’arrache-pied pour que le site soit opérationnel à ladite date.”
Dépôt-vente
Little Kameleon fonctionne selon le modèle du dépôt-vente. L’entrepreneuse s’octroie une commission de 20 à 40% sur la vente. Les prix pratiqués sont plus élevés que ceux demandés sur d’autres plateformes, Vinted par exemple, “mais avec Little Kameleon, l’acheteur est sûr de la qualité des vêtements, c’est sans mauvaise surprise”, assure Katrien Desrumaux. Exit donc les tracas liés aux ventes entre particuliers. “Je fixe les prix en fonction des tarifs en vigueur sur le marché professionnel de la seconde main, je dois pouvoir en retirer une marge pour couvrir mes frais et me rétribuer à terme.”
La Bruxelloise, seule à la barre, fait tout de A à Z. Elle fixe les rendez-vous pour les dépôts, trie les vêtements, estime ce qu’elle peut vendre, en fixe le prix, prend les photos pour mettre le tout en ligne, assure la communication sur les réseaux sociaux, les envois, etc. Elle loue actuellement un atelier au See U, à Ixelles, pour le stockage et la tenue de son pop-up store, ouvert ponctuellement. “La vente et la présence physiques sont primordiales pour me faire connaître, explique Katrien Desrumaux. Je ne peux pas me contenter d’une boutique en ligne pour pérenniser mon affaire.”
Un investissement de 5.000 euros sur fonds propres a été nécessaire pour monter son projet. Un montant consacré en grande partie à la communication et à l’achat de matériel photographique et du nécessaire pour aménager l’atelier loué. Un maximum a bien sûr été acquis en seconde main, selon ce même principe de récupération. L’ambition de Little Kameleon? Ouvrir un pop-up store sur un axe commerçant tel que la chaussée d’Ixelles, la rue Neuve ou le Meir à Anvers. Pour montrer au grand public qu’il est possible de consommer différemment afin que notre comportement d’achat n’ait pas d’impact négatif sur l’environnement, et cela tout en achetant de la qualité à bon prix. “Les magasins comme le mien ne sont pas présents sur les grandes artères, regrette Katrien Desrumaux. Une présence dans les pôles commerciaux permettrait de changer les mentalités. C’est nécessaire de viser cette ambition.”
Anne-Sophie Chevalier
5.000 euros
Investissement nécessaire au lancement de Little Kameleon.
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