Les syndicats dénoncent l’ouverture d’un magasin Pimkie à La Panne
Un magasin de l’enseigne Pimkie a ouvert ses portes à La Panne au début de l’été, alors que la société Delsays qui exploitait les magasins belges a été déclarée en faillite en mars dernier. Une situation qui n’enchante pas les syndicats CNE et CGSLB, qui annoncent dans un communiqué commun, se pencher “sur la validité juridique” de cette réouverture.
Le 30 mars, la société Belsays, qui détenait un partenariat de distribution exclusive de la marque Pimkie en Belgique avec la société propriétaire française Diramode (groupe Mulliez), a été déclarée en faillite. En conséquence, 136 emplois ont été perdus. Les travailleuses n’ont pas reçu de salaire pour le mois de mars et leurs indemnités doivent être acquittées par le fonds de fermeture des entreprises de l’Onem.
Cette faillite avait surpris les syndicats, qui la qualifient de “rapide” et brutale”, selon les mots de Frédéric Viseur, permanent CNE, contacté par Belga. “Pour nous, une réorganisation judiciaire aurait été possible. Il n’y avait en tout cas pas d’urgence” à déclarer cette faillite, explique-t-il.
Fin juin, les syndicats s’étonnent qu’un magasin de l’enseigne rouvre ses portes à La Panne, rapportait lundi RTL Info. Derrière cette réouverture, se cache, selon M. Viseur, la société Pimk, créée début juin et avec pour seul administrateur Frédéric Mulliez, dont la famille est donc propriétaire de la marque.
Cette réouverture donne un goût amer aux syndicats, qui ont le sentiment que la crise du Covid-19 a été utilisée pour justifier une faillite afin de ne pas devoir s’acquitter du dernier salaire des travailleuses et de leurs indemnités de licenciement. La faillite “pourrait bien n’être qu’une restructuration déguisée ayant pour but de se déresponsabiliser des dettes et obligations sociales pour ensuite relancer l’activité à bon compte. C’est d’un cynisme inacceptable et d’une malhonnêteté”.
Si CNE et CGSLB se penchent sur la validité juridique de ce nouveau magasin, il n’est toutefois pas certain que la réouverture puisse être contestée juridiquement. Il ne s’agit en effet pas d’une reprise de l’ancienne société gestionnaire mais bien de la création, par le groupe français, d’une nouvelle société.
Les syndicats interpellent dès lors le monde politique afin que ce qui apparaît à leurs yeux comme déontologiquement inacceptable le devienne également juridiquement.