Les salles de sport au bord de l’asphyxie: une pétition exige leur réouverture
Le collectif ” Sport is essential ” qui réunit 5 enseignes sportives bruxelloises lance un coup de gueule à l’attention des politiques en exigeant leur réouverture rapide.
Le sport reste le parent pauvre de la crise sanitaire. Les salles de sport sont fermées depuis le mois d’octobre dernier. Face à cette situation, le secteur des sports encadrés et sans contact a décidé de se mobiliser sous l’impulsion de 5 enseignes bruxelloises haut de gamme (David Lloyd Brussels, Aspria, CrossFit Dansaert, L’Usine et Yoga Room). Elles lancent une pétition pour exiger leur réouverture rapide.
“Nous demandons l’ouverture des centres et salles de sport encadré et sans contact avec mise en place de protocoles adéquats. Le 13 février ou au plus tard, quand les métiers de contacts pourront rouvrir”, lancent les auteurs de la pétition. Ils revendiquent également “ des aides spécifiques, proportionnelles et rétroactives pour les 180 jours soit 6 mois de fermeture effective comme celles perçues par l’HORECA ou la culture.”
Les responsables de ces salles de sport déplorent le peu de considération des autorités concernant leurs activités, pourtant bénéfiques à la santé et au moral des Belges. “Dans la gestion de cette crise, nous sommes les meilleurs alliés de nos concitoyens et de nos gouvernements, car nous sommes capables d’améliorer la santé physique et mentale des Belges. En effet, le sport fait partie de la solution, d’autant plus quand il est encadré professionnellement. Nous travaillons sur la santé des gens tout en les gardant dans des environnements contrôlés et protégés“, plaide le collectif dans son communiqué.
“Pas des lieux de contamination”
Il réfute aussi l’idée véhiculée que les centres de sport sont des lieux de contamination. “Nos protocoles fonctionnent. Fitness.be a calculé un taux de contamination de 0,32 par 100,000 visiteurs et d’autres études européennes plus larges, corroborent cela”. Pour leur réouverture, le collectif avance un protocole sanitaire des plus stricts dans les enseignes.
“Il est urgent de sensibiliser l’opinion publique sur le peu d’aides significatives apportées aux salles de sport qui représentent pourtant l’un des piliers de la société. Elles sont à la croisée des secteurs sociaux et sanitaires. Le sport est essentiel et est un enjeu de santé publique dont les autorités devraient mieux tenir compte“, avance Miguel van Ackere Directeur général de la salle de sport Aspria Louise. Il alerte : “Des études démontrent que les membres adultes qui étaient actifs avant mars 2020 ont diminué leur pratique sportive pour 45% parmi les 65+, avec toutes les conséquences sur la santé que cette sédentarité engendre.”
Pierre Rousseaux fondateur de Yoga Room, la deuxième plus grande enseigne de salles de yoga en Europe, qui compte 5 adresses à Bruxelles se dit inquiet de la vision du bien-être que se font nos politiques. “Quand on sait qu’avec l’alimentation et le bon sommeil, l’activité physique est un des 3 piliers du bien-être et d’une bonne santé, je ne comprends pas qu’on nous ignore de la sorte depuis maintenant 180 jours“, déplore-t-il. “Sans oublier les milliers d’emplois directs et indirects, qui sont à l’arrêt s’ils ne sont pas déjà perdus, et les centaines de faillites qui vont suivre. A la Yoga Room, ce sont 80 personnes qui sont aujourd’hui payées par l’état alors qu’on serait ravis de les payer nous-mêmes avec le fruit de notre travail”, ajoute-t-il.
Pour la reprise du tennis indoor
Toujours dans le domaine sportif, l’incompréhension est aussi de mise au sein des clubs de tennis. Une pétition a été lancée la semaine dernière par Christophe Thys, le directeur de la Brussels Tennis School. Il demande la reprise du tennis en salle pour les 13 ans et plus. La pétition, largement relayée, remporte un grand succès, à l’heure d’écrire ces lignes, elle a déjà recueilli plus de 11.000 signatures. “Le tennis indoor permet de respecter à 100 % les mesures sanitaires”, assure Christophe Thys.
L’auteur de la pétition précise également qu’il en va de la survie de nombreux clubs. “Le préjudice financier pour les écoles de tennis se situe entre -50 et -70 % du chiffre d’affaires depuis le 13 mars 2020“, détaille le directeur de la Brussels Tennis School. Les pertes financières sont aussi importantes pour les entraîneurs qui sont souvent indépendants.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici