Les salaires sortent de la période de gel, premier accord interprofessionnel depuis 2008

Marc Lambotte, CEO d'Agoria © BELGAIMAGE

Depuis 2008, les partenaires sociaux ne parvenaient plus à trouver un terrain d’entente sur l’évolution des salaires. L’accord interprofessionnel conclu en ce début d’année présente donc un petit côté historique. A défaut, en continuant à échouer systématiquement, patrons et syndicats risquaient de devoir bientôt acter la mort de l’étape de la concertation sociale. Cela valait bien quelques compromis.

L’élément phare, c’est le retour d’une marge salariale (1,1 % sur deux ans) après plusieurs années de gel. Même en y ajoutant les indexations prévues, cela reste inférieur à l’évolution des salaires attendue dans les pays voisins. ” Un bon équilibre entre la résorption de notre handicap salarial historique et un pouvoir d’achat supplémentaire au profit de la consommation intérieure “, a salué la FEB.

Le bémol dans les réactions est venu de la fédération technologique Agoria. ” Un bon AIP pour bien rémunérer et motiver les équipes, j’applaudis, confie son CEO Marc Lambotte. Le problème, c’est l’automaticité des indexations. Ce système malsain n’est plus de notre temps. ” Remettre ce dossier sur la table, c’était toutefois la garantie d’une flambée sociale alors qu’un AIP est censé apporter ” le gage d’une certaine paix sociale “, comme le souligne l’UCM. Le jeu en vaut-il dès lors la chandelle ? ” Oui, répond Marc Lambotte. Ce n’est pas parce que des groupes s’y opposent qu’une mesure devient moins nécessaire. Ce sont les entreprises qui paient la facture de l’indexation automatique, avec par conséquent moins de création d’emplois. ”

L’accord interprofessionnel précise le calendrier du relèvement de l’âge minimal pour la prépension en cas de restructuration, la répartition de l’enveloppe bien-être (670 millions en deux ans) ainsi que l’ouverture de discussions paritaires sur une série de défis sociétaux : burn-out, emploi des jeunes, digitalisation, organisation du travail etc. Ils le font avec un calendrier serré et parfois un début de budget (soutien d’expériences-pilotes de réduction du temps de travail), histoire de montrer leur volonté réelle d’avancer ensemble sur ces dossiers.

4%. L’AIP prévoit une marge salariale de 1,1 % ce qui, avec les indexations prévues en 2017 et 2018, conduit à une progression des salaires de 4 % sur deux ans.

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