Les prix des billets d’avions se sont envolés quasi deux fois plus haut que l’inflation

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Entre 2010 et 2018, les prix des billets d’avions (+29,4%) ont augmenté près de deux fois plus vite que l’inflation cumulée (+15,6%), révèle un rapport trimestriel de l’Observatoire des prix publié jeudi.

Ce sont essentiellement les prix des voyages aériens vers des destinations européennes qui ont augmenté ces dernières années, alors que les voyages lointains ont diminué de prix.

Les prix des billets d’avion ont augmenté encore plus fortement au cours de la période 2010-2018 aux Pays-Bas (+38,4%) alors qu’en France, par contre, ils étaient en 2018 au même niveau qu’en 2010 (-0,1%).

La hausse des prix va de pair avec une hausse de la demande, constate l’Observatoire des prix. Entre 2010 et 2018, la demande de billets d’avions a augmenté de 50% en Belgique, sous l’impulsion du low cost. La part de vols low cost dans le nombre total de vols s’est élevée en 2017 à 31,7% contre 28,6% en 2014 et à peine 13,7% en 2005.

Le nombre croissant de vols engendre un impact considérable sur les émissions de CO2. En 2016, le secteur aéronautique représentait 3,6% des émissions totales de gaz à effet de serre de l’Union européenne et 13,4% des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports.

“Les externalités associées au trafic aérien (non seulement les émissions de CO2 mais aussi la pollution atmosphérique et les nuisances sonores) peuvent être compensées par des systèmes d’échanges de quotas d’émission ou faire l’objet d’une taxation (comme c’est le cas pour d’autres nuisances telles que pollutions atmosphérique et sonore) par les pouvoirs publics et/ou les aéroports”, contextualise l’Observatoire, qui relève que l’impact des systèmes d’échanges de quotas d’émission sur les prix des billets d’avion “est encore assez limité”, car l’achat de quotas d’émission représentait environ 0,3% des coûts opérationnels des compagnies aériennes en 2017. Cette faible part est due au fait que 82% des quotas d’émission attribués au secteur aérien sont gratuits.

Il est également possible d’intégrer ces externalités dans le prix des billets, via une taxe par exemple, comme la France et les Pays-Bas ont décidé de le faire.

Au sein de l’Union européenne, le secteur aérien est exonéré de TVA (à l’exception des vols intérieurs dans certains pays spécifiques) et de droits d’accises sur le carburant.

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