Les nouveaux business du charme

Lira-t-on bientôt Fifty Shades of Grey connecté à un sextoy? © DR

Les géants du X ne sont pas les seuls à miser sur l’innovation. Certains entrepreneurs, même s’ils sont peu nombreux, flairent le bon filon dans le créneau coquin. Quelques exemples.

Lancer une start-up est devenu hype. Aussi, certains entrepreneurs, pas forcément issus du milieu du charme, trouvent des débouchés intéressants dans le créneau du sexe. Pas très étonnant, “c’est souvent dans le X que les technologies se lancent et, si cela fonctionne, cela crée des usages dans d’autres domaines, analyse Christel Le Coq, fondatrice de la start-up française de lecture connectée B.Sensory. Snapchat s’est surtout popularisé avec des échanges coquins”. Néanmoins, ces start-up du X se font rares, surtout en Belgique. “Il y a énormément de freins, assure Christel Le Coq. Si l’on peut trouver des investisseurs privés, le démarchage auprès d’institutionnels ou de banques est délicat : le secteur reste souvent catalogué peu éthique et pas politiquement correct.”

C’est d’ailleurs ce même puritanisme qui pousse les géants du Net à bloquer autant que possible le sexe sur leurs plateformes. Un frein réel pour le développement de certains business (les applis) ou la publicité de projets existants. Cela n’empêche toutefois pas quelques conquérants, extérieurs au milieu du X, de s’attaquer à un marché qui continue de susciter les passions.

Les nouveaux business du charme
© DR

L’instagram du X

Pour “permettre à une personne qui veut communiquer de façon un peu plus sexy sur les réseaux sociaux, j’ai imaginé de développer un équivalent d’Instagram”, explique le Français Quentin Lechemia, jeune créateur d’Uplust, précédemment baptisée Pornostagram. La plateforme qui permet essentiellement le partage de photos a été lancée mi-2013 et compte aujourd’hui 220.000 utilisateurs actifs, majoritairement aux Etats-Unis. Calquée sur un modèle de start-up, la société n’a pas encore mis en place de business model (il sera prêt dans quelques semaines) et a fait entrer au capital la maison Marc Dorcel, sans doute attirée par l’audience de 1,5 million de visites quotidiennes et pas moins de 2.000 nouvelles photos par jour.

Exemple de chambre à louer pour quelques heures sur le site Dayuse.
Exemple de chambre à louer pour quelques heures sur le site Dayuse.© DR

Une chambre en pleine journée

Le “Booking de la journée”. David Lebée approuve totalement la comparaison. Sa start-up Dayuse se présente comme une plateforme de réservation de chambres durant la journée. Inutile de préciser qu’il n’y a pas que les businessmen en quête de repos qui font usage de la plateforme. “Cinquante pour cent sont des couples”, admet David Lebée. Pour les hôteliers (un monde dont l’entrepreneur est issu), c’est l’assurance de revenus complémentaires “pour la location de chambres vides à un moment où des ressources sont inoccupées dans l’hôtel”. Sur les 15.000 réservations par mois, Dayuse prend une commission proche de celle que prend Booking (entre 10 et 20 %). Les hôteliers eux “y trouvent un véritable avantage, note David Lebée. Nos meilleurs hôtels à Paris vont jusqu’à générer 300.000 euros de revenus complémentaires par an.” Ces hôtels ne sont pas de seconde zone : il s’agit de trois ou quatre étoiles. A Bruxelles, le Metropole y propose des chambres à 100 euros en journée au lieu de 285 euros.

Lecture coquine connectée

Proposer des livres érotiques numériques connectés à un sextoy. Voilà l’idée de Christel Le Coq et ses co-fondateurs de la PME B.Sensory. Calquée sur le modèle d’Amazon, la start-up entend vendre un jouet vibrant (sortie prévue début 2016) “sur lequel on ne gagnera pas beaucoup d’argent, admet la fondatrice. Mais il s’accompagnera d’une série de livres érotiques numériques dont nous serons pour certains l’éditeur. C’est sur les services (livres, jeux pour couples,…) et leur récurrence que nous trouverons notre marge”. B.Sensory s’engouffre sur le marché en croissance du sextoy, qui évolue fortement avec les technologies. Pas la peine de détailler ce que permettent de faire des objets connectés, reliés au smartphone (pas forcément le sien) ou l’impression à la demande en 3D…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content