Les grandes étapes de l’affaire Carlos Ghosn

Carlos Ghosn © AFP/Ludovic Marin

Voici les principaux événements survenus depuis l’arrestation au Japon du PDG de l’alliance de constructeurs automobiles Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, Carlos Ghosn, soupçonné de malversations financières qu’il nie.

19 novembre: arrestation

Carlos Ghosn est arrêté par les fonctionnaires du bureau du procureur alors qu’il vient d’atterrir à Tokyo à bord d’un jet privé et est placé en garde à vue.

Son bras droit Greg Kelly est aussi interpellé.

Des perquisitions ont lieu au siège de Nissan à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, et dans le luxueux appartement tokyoïte de M. Ghosn.

Le dirigeant franco-libano-brésilien âgé de 64 ans est soupçonné d’avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus aux autorités boursières pendant cinq ans, entre 2010 et 2015.

Dans la soirée, le président exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, affirme que M. Ghosn est soupçonné “de nombreuses autres malversations, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles”.

“C’est un problème que tant d’autorité ait été accordée à une seule personne”, déclare-t-il, au cours d’une conférence de presse, dénonçant “le côté obscur de l’ère Ghosn”.

20 novembre: intérim chez Renault

Le conseil d’administration de Renault confie “à titre provisoire” la direction exécutive du groupe à son numéro deux Thierry Bolloré. “M. Ghosn, temporairement empêché, demeure président-directeur général”, souligne le constructeur français.

21 novembre: garde à vue prolongée

Le tribunal de Tokyo prolonge de dix jours la garde à vue de Carlos Ghosn et de Greg Kelly, enfermés dans une prison du nord de Tokyo. Selon la loi japonaise, ils peuvent être détenus jusqu’à 22 jours sans être formellement inculpés.

22 novembre: destitué par Nissan

Le conseil d’administration de Nissan révoque à l’unanimité Carlos Ghosn.

A Paris, les ministres de l’Economie français et japonais Bruno Le Maire et Hiroshige Seko se rencontrent et réaffirment leur soutien à l’alliance.

25 novembre: audit interne chez Renault

Renault a lancé un audit interne sur les rémunérations de Carlos Ghosn, indique Bruno Le Maire. “Tant qu’il n’y a pas de charges tangibles”, M. Ghosn ne sera pas démis de sa fonction de PDG de Renault, affirme-t-il.

26 novembre: destitué par Mitsubishi Motors

A l’unanimité, le conseil d’administration de Mitsubishi Motors révoque à son tour Carlos Ghosn de la présidence.

29 novembre: l’alliance affiche son unité

Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi Motors réaffirment leur “profond attachement” à leur alliance, à l’occasion de leur première réunion, par visio-conférence, depuis l’arrestation de M. Ghosn.

30 novembre: garde à vue encore prolongée

La garde à vue de Carlos Ghosn et de Greg Kelly est à nouveau prolongée de dix jours, jusqu’au 10 décembre.

10 décembre: inculpation

Carlos Ghosn et Greg Kelly sont inculpés pour dissimulation de revenus entre 2010 et 2015. Leur garde à vue est prolongée, pour le même motif mais sur la période 2015-2018.

13 décembre: Ghosn reste PDG de Renault

Le conseil d’administration de Renault confirme Carlos Ghosn à son poste de PDG, jugeant sa rémunération française conforme à la loi.

17 décembre: pas de successeur chez Nissan

Le conseil d’administration de Nissan échoue à désigner un remplaçant à Carlos Ghosn faute d’entente du comité de trois personnes, dont un ex-responsable de Renault, chargé de proposer un nom.

18 décembre: premier tête-à-tête Bolloré-Saikawa

Le patron exécutif de Nissan Hiroto Saikawa et le numéro 2 de Renault Thierry Bolloré se rencontrent pour la première fois en tête-à-tête à Amsterdam, alors que les tensions montent au sein de l’alliance.

M. Saikawa fait état d’une conversation “positive” et “productive”.

20 décembre: vers une libération sous caution?

Le tribunal de Tokyo annonce avoir rejeté l’extension de la garde à vue de M. Ghosn réclamée par le parquet. Il peut théoriquement être libéré sous caution si la requête de ses avocats est approuvée.

Le bureau des procureurs peut cependant contester la décision ou l’arrêter pour un nouveau motif.

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