Les entreprises wallonnes ne recherchent pas assez la croissance

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La tendance naturelle des entreprises wallonnes n’est pas de rechercher la croissance ou de vanter leur succès, nombre d’entre elles, y compris des leaders mondiaux dans leur domaine, restant très discrètes. D’autres n’ont simplement aucune ambition de croissance, préférant se consacrer au marché local avec des clients qu’elles connaissent.

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Or, la Belgique, et en particulier la Wallonie, ont besoin d’une croissance durable pour préserver le modèle social actuel et transformer l’économie, a souligné Marie-Laure Moreau, associée d’EY, à l’occasion de la présentation d’une étude consacrée à la croissance des entreprises wallonnes.

Si 9 entreprises sur 10 assurent vouloir augmenter significativement leur chiffre d’affaires à moyen terme, cette volonté ne se concrétise pas dans les faits en raison de différents “freins” alors que le financement, lui, est généralement disponible, a-t-elle expliqué.

Parmi ces entraves figurent, sans surprise, le coût du travail, la fiscalité excessive ou encore les obstacles administratifs. Mais il faut aussi noter que la volonté de croître “n’est pas une nécessité pour l’ensemble des entrepreneurs wallons”, certains managers ou actionnaires choisissant délibérément de pas grandir ou du moins pas trop, échaudés par les risques et par l’éventualité d’ouvrir leur capital, a poursuivi Marie-Laure Moreau.

Enfin, des facteurs culturels – de la barrière de la langue au manque de valorisation de la réussite entrepreneuriale dans le sud du pays – expliquent également cette “timidité” des entreprises wallonnes.

Face à ces constats, “il faut valoriser l’esprit d’entreprendre et créer un terreau fertile à l’entrepreneuriat en Wallonie. Il est temps, aussi, de proposer aux entreprises wallonnes, dont le potentiel de croissance a été validé, un programme régional de stimulation et d’accompagnement à la croissance”, a conclu la responsable d’EY.

Du côté de l’Union wallonne des Entreprises (UWE), on ne dit pas autre chose. “Nos économies ont besoin de nouvelles entreprises mais nous croyons qu’il faudrait un meilleur équilibre entre politiques de création et politiques de croissance”, a ainsi indiqué Olivier de Wasseige, l’administrateur délégué de l’UWE.

“Notre sentiment est que la Wallonie devrait se doter d’un programme de soutien aux entreprises à fort potentiel, à condition de mener une réflexion approfondie sur le processus de sélection des entreprises qui pourront en bénéficier et sur les supports qui leur seront proposés”, a-t-il ajouté.

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