Les entreprises ont aussi en main des clés pour une mobilité plus durable

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Les entreprises ont en main plusieurs clés pour aider la société à évoluer vers une mobilité plus durable dans la zone métropolitaine centrale du pays, dans un contexte politique qui a jusqu’à présent limité la marge de progression en la matière. Elles peuvent agir via l’organisation du travail, la gestion de la mobilité des travailleurs et l’accessibilité, conclut une étude sur les déplacements domicile-travail diffusée lundi par la revue scientifique Brussels Studies, dans son numéro 125.

Selon ce document, une action volontariste à leur niveau améliorera en outre leur propre compétitivité et favorisera ainsi le développement économique de Bruxelles et de sa zone métropolitaine.

Dans ses constats, la note de synthèse des chercheurs de l’Université Saint-Louis, Thomas Ermans et Céline Brandeleer, appuyée des contributions de collègues de l’ULB et de la VUB, rappelle que la proportion d’emplois occupés par des navetteurs à Bruxelles a légèrement diminué au cours des dernières années. En 2016, elle s’élevait tout de même encore à 48,6%, selon le rapport 2017 de l’Observatoire bruxellois de l’Emploi.

Graphiques à l’appui, la note de synthèse montre aussi que l’habitat est “nettement plus dispersé” en Belgique que l’emploi, localisé dans les zones urbaines, en commençant par Bruxelles. Conséquence: dans la capitale, la distance médiane domicile-travail des habitants est de 3,5 km. Pour les travailleurs “entrants”, elle est de 30,5 km. Selon les auteurs, “la dispersion des lieux de domicile” et l’augmentation de la distance moyenne “vont rendre très difficile la mis en place d’une offre de transport public efficace sur l’ensemble du territoire”.

Autre difficulté: la gestion des transports et des voiries dans la zone métropolitaine relève de trois niveaux de pouvoir ce qui requiert une coordination qui se révèle difficile, à l’image de la mise en place à cet effet de la Communauté métropolitaine.

La note de synthèse souligne cependant que la marge de manoeuvre des entreprises est loin d’être négligeable. Celle-ci peuvent avoir une influence importante sur la rationalisation du nombre de déplacements effectués par les travailleurs via le télétravail et la flexibilisation des horaires. “Sous peine d’effets pervers (détérioration des conditions de travail, isolement des travailleurs), elle nécessite toutefois d’être réalisée de manière volontaire et accompagnée”, soulignent-ils. Les chercheurs rappellent l’existence de mesures plus contraignantes que celles prises dans le cadre des Plans de Déplacements d’Entreprise -obligatoires à Bruxelles pour les entreprises de plus de cent personnes-, à savoir la promotion du covoiturage et des modes alternatifs à la voiture. Au rangs de ces mesures plus dures, la limitation des places de stationnement et la diminution du nombre de voitures de société “sont encore trop peu mises en oeuvre au niveau des entreprises”. Les nouvelles technologies offrent probablement de nouvelles pistes d’action en la matière, facilitant par exemple le covoiturage, le partage de véhicules ou la gestion du stationnement.

Un troisième domaine d’action potentiel, à plus long terme, est celui de l’accessibilité. Celui-ci porte sur la localisation des lieux de travail et la politique de recrutement de l’entreprise.

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