Les entreprises américaines restent fidèles à la Chine malgré les tensions et la pression de Trump

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Les entreprises américaines en Chine se sentent de plus en plus pessimistes quant aux tensions commerciales entre Washington et Pékin. Mais très peu d’entre elles veulent déclocaliser leurs activités dans la deuxième économie mondiale, d’après CNN.

Quelque 92% des répondants à un sondage publié mercredi par la Chambre de commerce américaine à Shanghai ont déclaré qu’ils étaient déterminés à rester dans le pays même si les relations entre les États-Unis et la Chine continuent de se détériorer.

Selon les résultats, plus d’un quart des entreprises américaines interrogées ont déclaré qu’elles s’attendent à ce que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine durent “indéfiniment”, contre environ 17% l’année passée. Par ailleurs, environ un cinquième des personnes interrogées ont déclaré qu’elles s’attendent à ce que les tensions durent de trois à cinq ans. C’est une augmentation de 10% par rapport à 2019.

Seulement 14% des entreprises ont déclaré qu’elles pensent que le problème serait résolu dans l’année, relate CNN.

“Ce qui sous-tend probablement ce sentiment de pessimisme, c’est l’inquiétude que suscitent les relations plus larges entre les États-Unis et la Chine“, a déclaré l’AmCham Shanghai dans un rapport qui présente les réponses de plus de 340 entreprises. Le groupe a déclaré avoir mené son enquête entre juin et juillet de cette année, quelques mois seulement après que les pays aient annoncé un premier accord commercial, mais au moment où “une tension plus importante” a commencé.

Au cours des derniers mois, les relations entre les États-Unis et la Chine ont atteint un creux historique alors que les pays s’affrontent sur une liste croissante de problèmes, des origines de la pandémie de coronavirus aux questions de droits de l’homme à Hong Kong et au Xinjiang en passant par le contrôle des technologies.

En juillet, le président américain Donald Trump a mis fin à la relation commerciale spéciale des États-Unis avec Hong Kong, qui, dans le passé, avait notamment exempté la ville de certains droits de douane. Toujours en juillet, les deux pays ont également ordonné la fermeture de leurs consulats respectifs à Houston et à Chengdu.

En août, Washington a sanctionné les fonctionnaires du gouvernement qu’il accusait de porter atteinte à l’autonomie de Hong Kong, y compris le dirigeant de la ville, Carrie Lam. Pendant ce temps, Trump a publié des décrets menaçant d’interdire deux applications populaires chinoises, TikTok et WeChat, d’opérer aux États-Unis.

Quelque 32% des personnes interrogées ont déclaré que l’aigreur des relations entre les États-Unis et la Chine affectait leur capacité à conserver leur personnel en Chine. Certaines entreprises ont également déclaré qu’elles réduiraient leurs investissements en Chine en raison de l’incertitude des questions commerciales.

Mais quitter le pays n’est pas encore d’actualité pour la majorité – même si Donald Trump leur a ordonné de le faire l’année passée et que cette semaine, ils réflechissent au “découplage” des deux premières économies mondiales.

La Chine offre toujours de nombreux avantages aux entreprises qui restent sur son territoire. Certaines entreprises s’efforcent de tirer parti de la classe moyenne croissante du pays, tandis que d’autres dépendent encore du pays pour leur production. Dans l’enquête AmCham, la proportion d’entreprises qui ont déclaré que la Chine est une source importante de leurs bénéfices mondiaux a fait un bond de 9,4%, pour atteindre 32%.

Près de 79% des entreprises qui ont répondu à l’enquête ont déclaré qu’elles n’ont pas l’intention de déplacer leurs investissements ailleurs. Les rares qui l’ont fait ont cité l’Asie du Sud-Est comme premier choix. Moins de 5% des répondants ont déclaré qu’ils prévoyaient de rapatrier leurs activités aux États-Unis, ce qui dans les faits le “quatrième choix”, selon l’AmCham.

“Les entreprises américaines considèrent toujours le marché de consommation chinois comme une grande opportunité”, a déclaré Ker Gibbs, président de la Chambre de commerce américaine à Shanghai, dans une déclaration accompagnant les données. Il a ajouté que le pays a récemment ouvert certaines industries aux entreprises étrangères, notamment les assurances et la gestion d’actifs.

“Les entreprises américaines en Chine aimeraient que les deux pays résolvent rapidement leurs problèmes en suspens et réduisent leurs tensions”, a ajouté M. Gibbs. “Un cadre de coopération viable pour la prochaine décennie serait un bon endroit pour centrer les discussions”, conclut-il.

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