Les entrepôts débordent: de grosses promos en perspective ?
Pour contrecarrer d’éventuelles pénuries et parer à toute éventualité, de nombreux acteurs commerciaux ont créé d’importants stocks. Sauf que les gens achètent aujourd’hui moins qu’avant l’été et que ces marchandises qui coûtent cher à stocker ont du mal à s’écouler. De quoi annoncer de belles promos en magasins dans les semaines à venir ?
Avec la crise du covid, le blocage du canal de Suez par l’Ever given, la guerre en Ukraine, les lockdown chinois, le commerce international a connu plusieurs gros contrecoups depuis près de deux ans. Pour éviter de mauvaises surprises, des stocks importants ont été créés.
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Comme le précise Joost Uwents, CEO du spécialiste de la logistique et plus grand opérateur d’entrepôts du pays WDP, “la logistique devient de plus en plus importante dans le flux vers les clients avec les stratégies omni-canal et d’e-commerce, mais aussi dans le flux des importations qui en deux ans a vécu diverses disruptions. Aujourd’hui on ne peut se permettre d’attendre un an pour livrer une voiture. (…) La logistique est devenue stratégique. Auparavant, on investissait dans la production et la vente; désormais, il faut aussi compter sur l’approvisionnement”, dit-il dans l’Écho. “Nous sommes arrivés à la fin de la globalisation de la chaîne d’approvisionnement et du modèle just in time. Chaque continent procède désormais à la dé-globalisation avec un retour de la constitution de stocks et de la production locale.” précise-t-il encore.
Des stocks qui coûtent cher
La constitution de tels stocks a cependant aussi ses désavantages. Les lieux de stockages se font rares et coûtent cher en location et en énergie. Ainsi en Belgique et en Wallonie en particulier le manque de disponibilité de lieux de stockage fait augmenter les prix. Toujours selon Joost Uwents, une nouvelle location enregistrait, avant l’été, un loyer supérieur de 10 à 15%. Les prix d’achat ne font guère mieux: +25% en Flandre-Orientale ou +18% dans le Hainaut.
Des entrepôts surchargés
Un autre problème est que les stocks peuvent vite déborder. Alors que les problèmes des chaînes d’approvisionnement semblent être résolus et que les marchandises continuent d’affluer, la demande, par contre, diminue. Ce qui vient aujourd’hui d’Asie a été commandé avant l’été, soit avant que la crise énergétique ne prenne autant d’ampleur. Les gens sont aujourd’hui plus prudents et achètent moins. Ce qui concrètement se traduit par des entrepôts surchargés qui auront du mal à se vider pour laisser la place aux produits réservés aux fêtes de fin d’année. Toujours selon Uwents dans De Standaard, “c’est un phénomène typique au début d’une crise. Même pendant la crise financière de 2008, chaque mètre carré d’entrepôt était plein, car rien ne se vendait”. Sauf, qu’aujourd’hui, c’est encore pire, car les entreprises ont conservé davantage de pièces pour contrecarrer les arrêts de production et les problèmes d’inventaires.
Un Black Friday encore plus orgiaque ?
Ce phénomène de surplus serait surtout visible dans les secteurs de la chimie et de la pharmacie. Dans le secteur de l’électro également, par exemple pour les téléviseurs. Pour faire de la place, différents acteurs pourraient donc être tentés de déstocker par le biais d’importantes promotions. De quoi être particulièrement attentif autour du black Friday (25 novembre), par exemple.
On notera également qu’on parle aussi d’offre excédentaire dans l’industrie des puces électroniques, alors qu’il y a quelques mois c’était encore la pénurie. A contrario, il n’y aurait pas de surproduction ou de surstockage dans le secteur alimentaire.
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