Les cyberattaques représentent un “risque systémique” pour la finance

Le système financier, devenu numérisé et interconnecté, est davantage à la merci de cyberattaques pouvant avoir sur lui un impact “systémique”, alerte un rapport publié mercredi par une institution européenne.

Le cyberrisque est “une source de risque systémique pour le système financier”, susceptible d’avoir de “graves conséquences négatives pour l’économie réelle”, affirment les auteurs de ce rapport émanant du Comité des surveillances des risques systémiques (ESRB), une institution européenne présidée par Christine Lagarde, elle-même à la tête de la BCE. Preuve de l’inquiétude grandissante des autorités, les malwares (logiciels malveillants) Wannacry et NotPetya –aussi appelé Petya– apparus en 2017 “ont démontré le potentiel de dommages pouvant se propager rapidement et largement aux logiciels ou aux systèmes d’exploitation”.

De nouvelles cyberattaques majeures pourraient causer des “chocs” tels que “la destruction, le codage ou l’altération des données”, conduisant à “altérer des fonctions économiques clés”, comme les services de paiement et le négoce de titres. De quoi générer “des pertes financières importantes” et “saper la confiance dans le système financier”, ajoute l’ESRB, qui a été créé en 2010 en réponse à la crise financière. Les estimations récentes des dégâts causés par des cyberattaques varient entre 45 et 654 milliards de dollars (42 et 605 milliards d’euros) pour l’économie mondiale en 2018, rapelle l’ESRB. “Cette tendance devrait se poursuivre, d’autant plus que des outils et des méthodes sophistiqués qui n’étaient auparavant disponibles que pour les États-nations sont désormais accessibles aux acteurs criminels à peu de frais ou gratuitement”, conclut l’institution.

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