LenArt, élever l’âme et abaisser les impôts

Ohana Nkulufa © PG
Antoine Moreno Journaliste

Parce qu’il n’y a pas que les voitures qui sont considérées comme une charge d’exploitation déductible du revenu imposable, Ohana Nkulufa a lancé LenArt pour inciter ses clients à se tourner vers l’art contemporain et bénéficier de son expertise de jeune dirigeante de 31 ans.

“Notre objectif est de faciliter l’achat avec paiement échelonné ou la location d’oeuvres d’art, avec ses avantages financiers et fiscaux”, résume la fondatrice et dirigeante de LenArt. L’intérêt est double. D’une part, le client évite de puiser trop copieusement dans sa trésorerie grâce au financement mensualisé (étalé entre 13 et 60 mois). D’autre part, les loyers d’une toile, d’une photographie ou d’une installation artistique utilisée pour aménager les espaces professionnels sont intégralement déductibles du revenu imposable. Mais attention, dans le cas d’un achat, seuls les frais sont pris en compte “puisqu’il n’y a pas d’amortissement possible sur l’oeuvre à proprement parler”, rappelle Ohana Nkulufa. En échange d’une commission de 10% sur le prix de l’oeuvre, LenARt propose un service “nail to nail” qui va du conseil à l’assurance, du transport jusqu’à l’accrochage. “Nous sommes actuellement en pourparlers avec l’administration fiscale pour que notre fee soit reconnu comme faisant partie des frais”, précise la manager.

10 % : taux de commission pris par LenArt sur le prix de l’oeuvre d’art.

Etre à l’écoute

“Avant de pouvoir louer ou vendre une oeuvre, nous devons nous en porter acquéreurs, ce qui implique en amont un investissement conséquent. Heureusement, nous avons une banque qui nous suit et qui nous permet d’assurer la mise de fonds”, explique la CEO. Pour augmenter sa surface d’achat (pour le moment, le prix des oeuvres ne dépasse pas 17.500 euros), la dirigeante, qui compte parmi sa clientèle des cabinets d’avocats, espère ouvrir prochainement le capital de sa SRL. Le fonctionnement de la start-up se limite pour le moment à deux personnes, soit la fondatrice et gérante, secondée par une manager administrative qui “apporte ses compétences et le recul nécessaire”.

Sur un terrain déjà bien occupé par la concurrence, LenArt mise sur une offre personnalisée pour sortir du lot. Pas question, par exemple, de choisir son oeuvre sur un catalogue en ligne. “Il faut être à l’écoute des clients et de leurs envies. Si ceux-ci ont déjà une idée bien précise de l’oeuvre qu’ils souhaitent avoir, nous les aidons dans les démarches auprès des galeries ou des artistes.” Les autres qui seraient un peu perdus dans le dédale de l’art contemporain peuvent s’appuyer sur les compétences de leur interlocutrice pour trouver leur chemin et, pourquoi pas, se trouver une âme de collectionneur.

Historienne de l’art de formation (ULB et Universidad Complutense de Madrid), titulaire d’un MBA et d’une thèse sur le marché de l’art contemporain africain, Ohana Nkulufa a débuté dans le milieu à la prestigieuse galerie Perrotin, à Paris, avant de rejoindre en 2016 le studio new-yorkais du fameux street-artiste JR. Une expérience dont elle garde le goût de l’aventure. “Il faut oser se dépasser. En Belgique, on a parfois un peu peur de sortir du cadre. Ce n’est pas parce que vous avez étudié le marché de l’art que vous devez travailler en galerie”, dit-elle.

Son mantra favori? “If the doors are closed, just open them!”, si les portes sont fermées, ouvrez-les!

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