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Le véritable obstacle à l’égalité homme-femme au travail n’est pas près de céder

Le 8 mars dernier, c’était la journée de la femme. La presse économique en a – comme à chaque fois – beaucoup parlé, que ce soit des rémunérations qui ne sont toujours pas égalisées avec les hommes ou que ce soit de la présence timide – pour ne pas dire plus – des femmes aux plus hauts postes de direction des entreprises.

Tous ces articles, toutes ces réflexions sont pertinentes et le restent malheureusement. Mais comme le faisait remarquer Annie Kahn, du journal Le Monde, ces articles manquent en partie leur coup. À savoir que ce qui dévalue la place des femmes en entreprises, c’est surtout le maintien des stéréotypes ! Bref, la croyance ancienne et non fondée que les femmes sont moins douées que les hommes pour les chiffres ou qu’elles seraient sujettes à des sautes d’humeur parfois incontrôlables ou que sais-je encore !

N’importe quel lecteur masculin qui lit ce que je viens d’écrire aura sans doute tendance à bondir en disant que c’est faux, que ce genre de discours appartient au passé, que plus personne ne pense comme cela aujourd’hui. Et il est clair que ce genre de réaction est très sincère. Mais malheureusement, comme le fait remarquer ma consoeur Annie Kahn du journal Le Monde, si ces réactions sont sincères, elles sont pour autant fausses !

En effet, deux études universitaires américaines le confirment. Comme vous le savez sans doute, aux États-Unis, les étudiants donnent une note à leurs professeurs en fin d’année. Les études en questions se basent donc sur 14 millions d’appréciations ! Et que ressort-il de ces appréciations ? Qu’en moyenne, les professeurs féminins sont moins bien notées que les professeurs masculins. Triste réalité, direz-vous. Mais si c’est la vérité statistique, que peut-on faire ?

Le véritable obstacle à l’égalité homme-femme au travail n’est pas près de céder

En réalité, une autre étude a démontré que ces résultats – soi-disant scientifiques – étaient en fait fallacieux et n’étaient dus qu’au fait que les étudiants avaient intégré, sans le savoir, des stéréotypes sur les professeurs femmes. Mais comment pouvez-vous le savoir, direz-vous à juste titre ? La réponse est simple: la personne qui a conduit cette nouvelle étude a fait évaluer des professeurs par des groupes d’étudiants suivant des cours sur Internet, donc sans voir le ou la professeur. Et le résultat, c’est que le même professeur avait systématiquement de meilleures notes s’il se faisait appeler John plutôt que Jennifer !

En conclusion, on a beau ne pas y croire, mais le frein principal à l’ascension des femmes est bien la présence de préjugés que l’on croyait appartenir au passé. Il y a donc encore du boulot.

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