Le secteur du luxe a toujours le vent en poupe

Inoxydable, le secteur du luxe continue de voir ses ventes progresser, dépassant même leur niveau de 2019, malgré un regain de cas de Covid-19 en Asie et des inquiétudes liées à l’économie chinoise, ses principaux marchés.

Les résultats de ses poids lourds au 3e trimestre parlent d’eux-mêmes : une hausse de 11% à plus de 15 milliards d’euros pour LVMH par rapport à 2019, avant la pandémie, de 10% pour Kering (4 milliards) et de 40% pour Hermès (2,4 milliards).

Chez LVMH “il y a deux moteurs: le secteur Mode et Maroquinerie et la Chine”, souligne à l’AFP Mimoza Bogeska cofondatrice de la société de gestion Monocle Asset Management. Sur le troisième trimestre, la croissance en Asie du groupe de Bernard Arnault est de 26% par rapport à 2019.

La recrudescence de cas de Covid-19 dans la région n’a visiblement pas eu d’impact sur les ventes de luxe.

En Asie, il y a eu des “petits à-coups liés à des mesures sanitaires” avec des fermetures de magasin en Chine, en Thaïlande ou en Australie mais “globalement (les) magasins ont bien fonctionné”, a expliqué le directeur financier de Hermès Éric du Halgouët, lors d’une conférence téléphonique.

Quant aux déclarations du président chinois Xi Jinping appelant ses compatriotes les plus fortunés à oeuvrer davantage à “la prospérité commune”, elles peuvent “être un atout pour le luxe”, selon une note de la banque suisse UBS expliquant qu’il s’agit d'”un objectif à long terme du gouvernement, visant à accroître la richesse globale des ménages et à assurer l’expansion de la classe moyenne”.

“Nous n’avons aucune raison de croire que ça puisse être préjudiciable à la classe moyenne supérieure qui est l’essentiel de notre clientèle”, a confirmé le directeur financier de LVMH Jean-Jacques Guiony, lors d’une conférence téléphonique.

Une dynamique mondiale

Chez Hermès, “on n’est pas inquiet”, selon le directeur financier Éric du Halgouët qui s’appuie sur les projets toujours en cours de développement de galeries marchandes très sélectives ou encore sur l’émergence d’une clientèle “qui a cette appétence très forte pour le luxe”.

“Le sujet devient plus délicat sur l’immobilier” avec les grosses difficultés du promoteur chinois perclus de dettes Evergrande, souligne toutefois Arnaud Cadart, gérant de portefeuilles chez Flornoy. Mais pour l’instant, cette crise “qui concerne une grosse partie des classes moyennes” n’est intervenue que “sur les dernières semaines du trimestre”, ajoute-t-il.

Sur ce trimestre, comme les précédents, “il y a surtout une dynamique mondiale du luxe”, selon lui.

“Les acteurs qui ont investi partout et dont la marque parle à tout le monde, offrent de meilleurs chiffres, comme Hermès, Louis Vuitton ou Saint Laurent”, précise-t-il, “Gucci, plus exposé à la Chine, comme les marques italiennes, a peut-être plus souffert”.

UBS estime d’ailleurs qu'”un éventuel ralentissement de la demande chinoise n’aurait pas le même impact sur le secteur, et en particulier sur les marques les plus fortes, comme cela a été le cas en 2012-2015 après la campagne anti-corruption”.

La banque suisse prend l’exemple de Louis Vuitton pour démontrer que les marques qui ont connu les meilleures performances ces derniers mois se sont développées sur toutes les nationalités. Ainsi, la contribution de la clientèle chinoise chez Vuitton est de 30% contre 60% sur l’ensemble du secteur, selon UBS.

Le rebond aux Etats-Unis et la reprise en Europe avec la clientèle locale a notamment été mise en exergue par l’ensemble de groupes de luxe.

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