Le secteur de la chimie déplore la grève nationale
Le secteur de la chimie critique, à son tour, la grève générale menée toute la journée de mercredi par les militants des syndicats CSC et FGTB. “Une grève de cette ampleur est la pire réponse à la situation très difficile” que connaissent les entreprises chimiques aujourd’hui, estime essenscia.
La Belgique aura bien du mal à justifier une telle journée au niveau international, “compromettant ainsi les investissements, les emplois et la prospérité à long terme”, avertit la fédération du secteur de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie.
Celle-ci pointe deux indicateurs permettant de cerner l’ampleur des difficultés rencontrées dans le domaine de la chimie. “Pour la première fois depuis 40 ans, la balance commerciale de l’industrie chimique européenne est négative: depuis mars de cette année, on importe plus de produits chimiques d’autres régions du monde qu’on n’en exporte d’Europe. Le taux d’utilisation des installations de production de la chimie de base belge est également à son niveau le plus bas depuis le début des années 1980. Un signe clair que l’activité industrielle tourne actuellement au ralenti.”
La réputation de l’industrie chimique et pharmaceutique belge risque d’être mise à mal. “Malgré leur expertise et leur capacité de production de pointe, nos entreprises risquent d’avoir de plus en plus de mal à attirer des investissements internationaux”, clame-t-on chez essenscia.
“Des prix de l’énergie sans précédent – qui sont par exemple plusieurs fois plus élevés en Europe qu’aux États-Unis – et une inflation historiquement élevée – en raison de laquelle les coûts salariaux dans notre pays augmentent beaucoup plus fortement et plus rapidement que dans les pays voisins via le système d’indexation automatique des salaires – mettent en péril cette position concurrentielle internationale.”