Le parquet de Tokyo envisagerait de nouvelles poursuites contre Carlos Ghosn

Carlos Ghosn

Le parquet de Tokyo va décider sous peu de poursuivre ou non sur de nouvelles accusations l’ex-patron de Nissan, Carlos Ghosn, déjà inculpé à trois reprises pour des malversations financières présumées, ont rapporté mardi des médias japonais.

Les procureurs soupçonnent le magnat déchu de l’automobile d’avoir détourné à des fins personnelles, entre 2012 et 2018, de l’argent versé par le constructeur à un distributeur d’Oman, selon l’agence de presse Jiji et d’autres médias japonais. L’enquête interne de Nissan a mis au jour qu’une somme de 35 millions de dollars issue de la “réserve du PDG” – un fonds initialement destiné à parer à des imprévus – avait été versée à la société Suhail Bahwan Automobiles, qui vend les véhicules de Nissan dans ce pays du Golfe, a affirmé à l’AFP une personne proche du dossier.

D’après cette source, un employé de cette société a alors transféré l’argent à une compagnie libanaise, “Good faith investments” (GFI), géré par des associés de M. Ghosn. Une partie de cet argent lui serait indirectement revenu pour acheter un yacht et investir dans un fonds d’investissement dirigé par son fils aux Etats-Unis. Si le parquet décide d’engager une procédure, il s’agira du quatrième chef d’accusation visant Carlos Ghosn. A l’issue d’une enquête parallèle, Renault a signalé à la justice française des transactions suspectes similaires au sein du groupe français. Selon un porte-parole de M. Ghosn toutefois, “aucune somme versée par Renault aux distributeurs d’Oman n’a été détournée de ses objectifs commerciaux et en aucun cas tout ou partie de cette somme n’a profité à Carlos Ghosn ou à sa famille”.

L’ancien bâtisseur de l’alliance Renault-Nissan est déjà sous le coup de deux inculpations sur la période cumulée 2010-2018, pour avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus dans des documents de Nissan remis aux autorités boursières. Il est également poursuivi pour abus de confiance. Selon le parquet, il a tenté de faire couvrir par Nissan “des pertes sur des investissements personnels” au moment de la crise financière d’octobre 2008. Il a été libéré le 6 mars en échange du paiement d’une caution d’un milliard de yens (environ 8 millions d’euros). Actuellement assigné à résidence dans la capitale japonaise, il nie toute malversation. Depuis, les médias attendent qu’il s’explique lors d’une conférence de presse. Selon un compte Twitter certifié au nom de l’ancien PDG de Renault-Nissan, elle devrait se tenir le 11 avril, date qu’a confirmée mercredi une porte-parole.

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