Le “ghosting” s’immisce aussi dans la sphère professionnelle

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Le “ghosting” ou la disparition numérique semble être une nouvelle façon de rompre avec un employeur potentiel. Plutôt que de se fendre d’une quelconque explication quant à son désintérêt face à un poste pour lequel une personne postule, elle se contente du silence. Un comportement qui peut nuire à sa réputation professionnelle.

Le “ghosting” est un néologisme qui a fait sa première apparition dans les colonnes du New York Times en 2015. Il signifie que lors d’une relation amoureuse, on coupe tout contact avec la personne en planifiant sa disparation virtuelle. On filtre ses appels, on ne répond plus à ses SMS, ni à ses e-mails, ou encore on l’éjecte de son cercle d’amis Facebook. Le tout sans préavis.

Ce scénario, à l’origine limité à la sphère privée, se reproduit désormais dans les relations professionnelles et pas systématiquement à l’initiative des employeurs, comme on pourrait le croire.

Les consultants de l’agence de recrutement spécialisée Robert Half constatent que de plus en plus de demandeurs d’emploi prennent pour habitude de “ghoster” les employeurs. Une augmentation de jusqu’à 20% a été constatée sur le marché américain. Ces “fantômes professionnels” sont de plus en plus présents en Belgique également.

Ce comportement était à l’origine plutôt remarqué du côté des entreprises, mais cette habitude s’insinue graduellement dans le comportement des personnes qui sont à la recherche d’un nouvel emploi.

Changement de valeurs

Un changement de valeurs et de normes au sein de la société peut partiellement expliquer cette tendance. Les consultants de Robert Half expliquent que les demandeurs d’emploi ont parfois tendance à éviter la confrontation, veulent éviter de donner de mauvaises nouvelles voire de décevoir leur interlocuteur.

La “guerre des talents” qui fait rage sur le marché du travail a aussi une grande part de responsabilité. Le choix est vaste pour les employés. Voyant la multiplication d’offres, les personnes qualifiées pour un poste ne prennent plus la peine de répondre aux employeurs afin de conserver des relations cordiales.

Avec plusieurs options en cours au même moment, les candidats que nous voyons accordent moins d’importance à leurs échanges avec les entreprises. Ils ont des priorités différentes. Par exemple, si un candidat constate que les valeurs de l’entreprise ne correspondent pas à ses préférences, il met simplement un terme à la communication et se concentre sur les autres options“, explique Joël Poilvache, Directeur chez Robert Half.

Pour le cabinet en Ressources Humaines, il est pourtant crucial de garder une bonne réputation professionnelle. “Communiquer de manière honnête et transparente reste un gage de bonne réputation. Le monde de l’entreprise, peu importe le secteur, est souvent un petit monde, et cela pourrait vous nuire à l’avenir. En tant que candidat, vous n’avez pas à craindre de refuser l’offre d’une entreprise. Les recruteurs sont habitués à gérer les réponses négatives“, est d’avis Joël Poilvache.

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