Le gel aura un impact “sévère” sur le vignoble bordelais
L’épisode de gel des deux derniers jours aura un impact “sévère” sur le volume de la prochaine récolte en Gironde (Sud-Ouest), plus grand département viticole de France dont des élus ont appelé à la mise en place d’un “plan de sauvetage” pour secourir une filière nationale déjà en crise.
“Les dégâts sont en cours d’évaluation”, a expliqué jeudi le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux dans un communiqué. “Il est cependant déjà certain que ce gel du printemps impactera sévèrement le volume de la récolte 2021”.
Selon le Conseil, le gel a “durement frappé” de vastes zones du vignoble du Bordelais, avec des températures parfois descendues en dessous de -5°C et touchant l’ensemble des 65 appellations, qui représentent 111.000 hectares de vigne, soit environ 15% du vignoble français.
Selon les professionnels du secteur, les secteurs du Blayais, du Libournais, de l’Entre-deux-Mers, des Graves et le Sud-Gironde avaient été particulièrement touchés alors que le Médoc avait été relativement épargné.
Selon eux, “les pertes vont être importantes” mais le fait que le gel soit intervenu début avril va laisser “un peu plus de chance au végétal de repartir” qu’en 2017, quand des gelées fin avril avaient frappé des bourgeons plus mûrs et qu’un vigneron sur cinq dans le Bordelais avait perdu plus de 70% de sa récolte.
Plus à l’est, en Dordogne, “pas un exploitant n’a été épargné” dans le vignoble de Bergerac et de Duras (environ 12.000 hectares), qui comprend notamment le célèbre Monbazillac, a expliqué à l’AFP Eric Chadourne, président de la Fédération des vins locaux. “C’est à des degrés divers, ça va de 5% à 100% des bourgeons en fonction des parcelles”, a-t-il ajouté.
En Charente et Charente-Maritime, dans le vignoble de Cognac (75.000 hectares), les conséquences de deux nuits de gel “semblent à ce stade limitées”, a dit à l’AFP le Bureau national interprofessionnel du Cognac.
Pour le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux, cet épisode météorologique vient “d’anéantir une partie significative du travail des vignerons et de la récolte dans une période déjà très éprouvante à la fois moralement et économiquement” pour la viticulture.
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