Le covid met un coup d’arrêt au fret maritime en 2020
Le commerce maritime mondial accusera une baisse de 4,1% en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, une première depuis 2009, selon une estimation de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) rendue publique jeudi.
“La pandémie a provoqué des ondes de choc sur les chaînes d’approvisionnement, les réseaux de transport maritime et les ports, entraînant une chute des volumes de fret et compromettant les perspectives de croissance”, explique l’organisme de l’ONU basé à Genève, en Suisse, dans son rapport annuel.
La Cnuced rappelle que le repli était plus prononcé en 2009, de 4,98%, dans la foulée de la crise financière internationale.
Pour 2020, “la baisse est importante mais le secteur résiste plutôt bien par rapport au transport aérien ou routier”, nuance Jan Hoffman, responsable du service de la logistique commerciale au sein de l’institution, interrogé par l’AFP.
Selon lui, les mesures de restriction des déplacements des biens et des personnes ont certes compliqué l’accès à certains ports mais ont aussi encouragé la consommation de biens qui transitent par les mers.
M. Hoffman a toutefois rappelé les incertitudes qui pèsent sur les perspectives en 2021 malgré l’éclaircie due aux premiers résultats encourageants du vaccin Pfizer/BioNTech.
Cette estimation pour 2020 suit une année 2019 déjà “médiocre” pour le commerce mondial, “au cours de laquelle le commerce maritime mondial a encore perdu de son dynamisme face à l’intensification des tensions commerciales”, avance la Cnuced, dont celle opposant la Chine et les Etats-Unis.
En marge de cette étude, l’institution s’est par ailleurs voulue volontaire en matière de climat.
“La pandémie ne doit pas faire passer au second plan les mesures de lutte contre le changement climatique dans le transport maritime. Par conséquent, les politiques de relance post-Covid-19 doivent permettre de nouveaux progrès vers des solutions vertes et durables”, explique Shamika N. Sirimanne, directrice de la technologie et de la logistique de la Cnuced citée dans un communiqué.
Dernière avancée majeure sur le sujet, l’Organisation maritime internationale (OMI), aussi affiliée à l’ONU, a permis l’entrée en vigueur cette année de la division par sept (0,5% contre 3,5%) du taux maximal de soufre autorisé dans le carburant des navires.
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