Le commerce de Bruxelles tient enfin sa vision stratégique à long terme

Bruxelles © Getty Images/iStockphoto

La Ville de Bruxelles a enfin une vision stratégique à long terme pour son développement commercial. Avec le bureau de consultance Upcity, l’échevinat des Affaires économiques a mis sur pied un “Plan Commerce” qui sera présenté lundi prochain au Collège. Objectif principal de l’outil: intégrer pleinement la donne commerciale au redéploiement de la capitale.

Le plan, qui résulte d’une analyse d’Upcity et d’une collaboration de plusieurs services de la Ville (Urbanisme, Régie foncière, police, etc.) et des fédérations professionnelles (Fédération Horeca, Unizo, …) se développe autour de cinq objectifs.

Il est d’une part question d’embellir les artères commerçantes -via notamment les primes à l’embellissement ou à la rénovation des façades-, de développer la qualité et la diversité de l’offre commerciale, de compléter l’offre par des commerces ambulants qualitatifs et bien intégrés dans l’espace public, de promouvoir Bruxelles comme destination commerciale et enfin de proposer un service public partenaire des commerçants.

Un point d’attention particulière est donné “aux connexions entre les quartiers”, précise Camille Lhote, directrice de Upcity Belgique. Beaucoup de chalands “ne sont pas conscients de la proximité des pôles”, explique-t-elle sur base des analyses du bureau. Pour y remédier, des panneaux directionnels avec visuels permettant de cerner l’identité des quartiers ont d’ores et déjà été placés, et d’autres le seront encore. Un service de “shopping bus” électriques verra également le jour. Il devrait, a priori pour le début des soldes d’été, permettre aux chalands de relier gratuitement les commerces du haut et du bas de la ville les vendredis, samedis et premiers dimanches du mois, pour le shopping du dimanche que la Ville entend encourager.

Le secteur Horeca est tout autant visé et une campagne de prospection auprès de diverses enseignes belges et étrangères non implantées sur le territoire de Bruxelles a débuté il y a six mois. “Les enseignes qui permettraient d’augmenter la qualité du mix commercial sont ciblées”, précise l’échevine aux Affaires économiques Marion Lemesre. “Une dizaine d’enseignes de qualité sont actuellement en cours d’installation”, notamment O’Tacos ou encore le vendeur de glaces italiennes Bargello. Et l’échevine mènera une campagne ciblée sur les établissements du secteur lors du prochain Mapic de Cannes. Outre l’exploitation des kiosques des parcs de la Ville par “des candidats de qualité qui privilégient les circuits courts” et un élargissement du parcours Foodtruck de 20 emplacements, le Plan Commerce prévoit aussi de s’attaquer au symbole de la capitale, les fritkots. “En collaboration avec le département de l’Urbanisme, un appel à la création d’un modèle spécifique du fritkot bruxellois, appelé à devenir une référence iconique de la vie et de la promotion de la capitale, va être lancé pour la sélection, la mise en production et à terme le remplacement de toutes les friteries en kiosques fixes du territoire bruxellois.”

Concernant la saison hivernale, les illuminations s’étendront dans de nouvelles rues. Les artères de l’Ilot sacré, les rues de Laeken et Marie-Christine, ainsi que les boulevards Stalingrad et Lemonnier et plusieurs voiries des Marolles seront illuminés.

Enfin, un outil a également été mis au point pour l’administration -qui a elle été simplifiée-, à savoir un web observatoire. Cette base de données exhaustive donne un état clair de la situation commerciale par quartier et contribuera tant au soutien des politiques proactives en matière d’accueil qu’aux prospections des investisseurs commerciaux, qui pourront y avoir accès sur rendez-vous. “Un recensement des espaces vides peut notamment faciliter l’implantation du concept ‘pop-up'”, relève Mme Lemesre (MR).

Par ce schéma de développement, l’échevine aux Affaires économiques entend remettre de l’ordre dans l’offre commerciale. “La ‘liberté de commerce’ a trop longtemps été confondue avec le ‘laisser faire’ et a mené à une certaine unicité de l’offre commerciale”, déplore-t-elle. Les politiques désormais mises en place visent donc à encadrer cette offre pour renforcer l’identité des quartiers, et avec eux, le rayonnement de Bruxelles.

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