Le chômage temporaire utilisé abusivement ?
Le syndicat socialiste flamand ABVV estime que notre sécurité sociale ne doit pas soutenir les bénéfices stratosphériques du géant pétrolier Aramco.
Secrétaire syndical socialiste, Levi Sollie n’en démord pas : en mettant à partir du 1er juin en chômage temporaire plus de la moitié des 348 travailleurs d’Arlanxeo, un producteur de caoutchouc synthétique établi à Zwijndrecht, sa maison mère, le puissant groupe pétrolier saoudien Aramco, reporte sur notre sécurité sociale une partie de ses coûts salariaux. Le syndicaliste se trouve conforté dans sa conviction par le fait qu’au Canada, où n’existe pas de législation semblable à la nôtre, l’usine d’une société soeur du groupe peut continuer à tourner. “Nous sommes une entité indépendante et les résultats d’Aramco n’ont pas d’impact direct sur nos activités”, rétorque Geert Bussé, administrateur délégué d’Arlanxeo, qui invoque une indéniable surcapacité mondiale en matière de production de butyle ainsi que la hausse des prix de l’énergie.
Quelle que soit la relation au sein du groupe, il n’en demeure pas moins que cette mise en chômage temporaire tombe au moment précis où, profitant de la flambée des cours du brut, Aramco devient, avec 2.430 milliards de dollars, la première capitalisation boursière au monde. S’y ajoute pour l’exercice 2021 un bénéfice net (110 milliards de dollars) en progression de 124 % et, pour le premier trimestre de cette année, un nouveau pactole de 39,5 milliards de dollars. A Zwijndrecht, la production de caoutchouc synthétique remonte à 1963, lorsque le canadien Polysar vient s’y installer. Ce dernier a fini par être absorbé par Bayer, qui a rendu autonome une partie de ses activités en 2004 sous l’appellation Lanxess. En 2016, Lanxess a constitué, à parts égales avec Aramco, Arlanxeo, un géant mondial du caoutchouc. Et deux ans plus tard, Lanxess a revendu sa participation au géant saoudien.
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