Le CEO de Ryanair ne menace plus les syndicats belges

Michael O'Leary, patron de Ryanair © belgaimage

Le CEO de Ryanair Michael O’Leary s’est voulu moins piquant mardi envers les syndicats belges du personnel de cabine que lors de ses derniers passages à Bruxelles.

Le CEO de Ryanair Michael O’Leary ne les menace ainsi plus de supprimer des emplois en Belgique s’il n’obtient pas leur signature à un accord sur une réduction des salaires provisoire pour cette catégorie de personnel. La compagnie a même annoncé mardi la création de 200 emplois supplémentaires en Belgique. Son patron compte en effet désormais ne plus accorder trop d’attention aux syndicats sur cette question.

A la suite de la crise du coronavirus et de ses conséquences sur le trafic aérien, Ryanair avait décidé de supprimer 3.000 emplois en Europe, dont certains en Belgique. Mais, début mars, un protocole d’accord social avait finalement pu être conclu entre direction et syndicats chez Ryanair, qui prévoyait dès lors de renoncer au licenciement envisagé de 176 personnes.

Selon ce texte, 50 contrats à durée déterminée devaient en outre être mués en CDI et les travailleurs devaient obtenir 19 jours de repos compensatoire. En échange, le syndicat chrétien avait accepté une réduction salariale de 8%, qui ne concerne toutefois que les plus hauts salaires du personnel de cabine. Ce protocole était conditionné au règlement par Ryanair du passif salarial et au respect des accords précédents en la matière.

La compagnie devait ainsi d’abord appliquer et payer les augmentations sectorielles de 2019 (1,1%) et 2020 (2%) et la réduction de 8% serait ensuite appliquée sur ces barèmes adaptés. Depuis lors, le dossier n’a toutefois pas suffisamment avancé pour que les syndicats, la CNE et son pendant flamand l’ACV Puls, signent l’accord. Selon eux, la compagnie ne respecte toujours pas ses engagements préalables à la signature de nouvelles conventions collectives de travail. Début juillet, face à ce blocage, Michael O’Leary s’était montré menaçant, ne pouvant exclure de nouvelles suppressions d’emplois en Belgique.

200 emplois créés

Mardi, il a changé de fusil d’épaule, annonçant même la création de 200 postes de travail supplémentaires en Belgique dans les prochains mois pour accompagner le développement de la compagnie à Charleroi et à Zaventem et l’arrivée de Boeing 737 MAX, avions dotés d’une plus grande capacité de passagers, dans ces deux aéroports. Le patron a tout d’abord répété que tous les syndicats représentant le personnel de cabine et les pilotes à travers l’Europe avaient accepté cette réduction salariale, qui va de 5 à 10% pour le personnel de cabine et jusqu’à 20% pour les pilotes, à chaque fois durant deux ans avant un retour à une rémunération normale les trois années qui suivent.

Les salaires de ceux qui décrocheront les 200 emplois supplémentaires en Belgique dans les prochains mois seront d’ailleurs aussi rabotés, comme ceux du personnel actuel, avant d’être revus à la hausse, a précisé Michael O’Leary. Tous les syndicats ont accepté cette réduction salariale, à l’exception des deux organisations belges défendant les stewards et hôtesses. Le syndicat des pilotes belges s’est en effet entendu avec le transporteur à bas coûts il y a plusieurs mois déjà. La CNE et l’ACV Puls sont “particulièrement lents” dans ce dossier, constate le CEO. Cela alors que cette réduction salariale a permis d’éviter des suppressions d’emplois, rappelle-t-il.

“Les syndicats doivent toujours signer? Très bien. Mais nous ne pouvons pas les attendre. Nous ne prêtons plus beaucoup d’attention aux syndicats du personnel de cabine” en Belgique, a lancé le patron irlandais, assurant que son entreprise reconnaissait et appliquait le droit belge sur le travail. “On ne va pas attendre 375 ans avant d’avoir finalement leur signature. Nous avons obtenu un accord avec les pilotes et le personnel de cabine. Nous ne sommes pas trop inquiets que les syndicats les acceptent ou non”, a-t-il poursuivi. Avant de se lancer dans une diatribe dont le fantasque dirigeant est friand: “Les syndicats vont probablement communiquer vers la presse plus tard aujourd’hui pour nous accuser de viol, de pillage, d’affamer des enfants ou pour nous pointer comme responsables du retour des talibans en Afghanistan… Eh bien, nous ne prêtons plus trop d’attention aux communiqués provenant des syndicats”.

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