Le CEO de Bpost fait l’objet d’une enquête du ministère américain de la Justice

Jean-Paul Van Avermaet

Le ministère américain de la Justice se renseigne sur le directeur général de Bpost, Jean-Paul Van Avermaet, dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’abus de prix dans le secteur de la sécurité privée, rapporte De Standaard.

Avant d’arriver chez Bpost en 2019, Jean-Paul Van Avermaet était directeur de G4S, une entreprise spécialisée en sécurité. Cette entreprise fait l’objet de plusieurs enquêtes, menées par l’Autorité belge de la Concurrence (ABC). G4S et d’autres entreprises de sécurité sont soupçonnées d’avoir conclu des accords secrets sur les prix, afin d’exclure la concurrence.

Outre l’Autorité belge de la Concurrence, le ministère américain de la Justice mène également une enquête à ce sujet, et ce depuis le mois d’avril, avec le parquet de Bruxelles travaille sur cette affaire, affirment plusieurs sources du quotidien flamand.

M. Van Avermaet a toujours clamé son innocence face à ces accusations, contrairement à d’autres protagonistes qui ont déjà plaidé coupable, tel son ancien employeur, G4S, qui a admis sa culpabilité et collabore pleinement à l’enquête, afin d’obtenir une réduction de peine. Deux autres sociétés, Securitas et Seris, coopèrent également à l’enquête.

Les e-mails transférés et les messages Whatsapp pourraient mettre Van Avermaet dans l’embarras. L’avocat de Van Avermaet, Jan Raes, l’ancien président de l’Autorité de la Concurrence, s’est refusé de répondre hier à toutes les demandes de contact, que cela soit par téléphone ou par écrit, précise De Standaard.

Les sociétés de sécurité incriminées et leurs dirigeants, anciens ou actuels, risquent donc d’être condamnés par un tribunal américain. En particulier, par la cellule antitrust du ministère américain de la Justice, qui se penche sur les entraves aux lois régissant la concurrence depuis avril. Cette dernière soupçonne que les intérêts américains ont également été bafoués.

Les sociétés concernées, G4S, Securitas et Seris, ont déjà contribué ou participé à la surveillance d’institutions telles que l’ambassade américaine à Bruxelles et Shape, le centre de commandement central de l’OTAN à Mons. Les entreprises risquent donc d’être condamnées à la fois par l’ABC mais aussi par le ministère américain. Concrètement, cela signifie qu’elles risquent de se voir infliger, par chaque autorité, une amende correspondant à 10% de leur chiffre d’affaires.

Les Américains agitent également la menace de l’emprisonnement. La durée des peines de prison, pour ce genre de délits, varie d’une vingtaine de mois en moyenne à plusieurs années.Techniquement, la Belgique n’a pas conclu des accords d’extradition avec les États-Unis pour de tels délits, contrairement au Royaume-Uni, qui a récemment extradé vers les États-Unis un certain nombre de ses propres citoyens sur lesquels pesait l’accusation de formation d’un cartel.Mais même si l’extradition n’est pas possible, les accusations ne disparaîtraient pas pour autant. Si l’une des personnes reconnues coupables débarquait sur le sol américain, elle pourrait s’attendre à être accueillie par les marshals.

Et ce cas de figure pourrait bien être un problème pour Van Avermaet. L’une des plus grandes filiales de Bpost, le fournisseur de commerce électronique Radial est basé en Pennsylvanie…

François Cornelis, président de Bpost, a déclaré à De Standaard qu’il n’avait pas été informé de l’enquête américaine. “On ne m’a rien dit”, a-t-il déclaré. “Je sais seulement que l’autorité à la concurrence a posé des questions”. M. Cornelis a déclaré qu’il attendrait les résultats de l’enquête.

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