Le Brexit, prochain défi de Getlink (ex-Eurotunnel) après une année 2018 “exceptionnelle”

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Le groupe Getlink (ex-Eurotunnel), qui exploite le tunnel sous la Manche, attend une “année blanche” en 2019 à cause “des perturbations” que vont amener le Brexit, après une année 2018 qualifiée d'”exceptionnelle”.

“Le groupe connaît sa neuvième année consécutive de croissance et a réalisé une année 2018 exceptionnelle. Tous les indicateurs sont extrêmement positifs. Le vrai bonheur, c’est qu’on dépasse les attentes du marché”, s’est réjoui jeudi le PDG Jacques Gounon. Le groupe qu’il dirige depuis quinze ans a augmenté son bénéfice net de 15% l’an dernier, à 130 millions d’euros.

Le chiffre d’affaires, déjà publié en janvier, progresse de 4% à 1,079 milliard d’euros, porté par une bonne tenue des navettes et un record de trafic des trains à grande vitesse Eurostar. A taux de change constant, il est en hausse de 5%. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda), indicateur mis en avant par la direction, a atteint 569 millions d’euros, en hausse de 8,2%.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est maintenant le prochain défi majeur pour le groupe, qui a transporté l’an dernier 2,7 millions de véhicules de touristes et 1,7 millions de camions dans son tunnel, où ont également transité près de 11 millions de passagers du train à grande vitesse Eurostar. “Je pense quand même que l’hypothèse du ‘no deal’ (une absence d’accord, ndlr) n’est pas la plus probable, mais nous l’intégrons dans notre raisonnement. On n’y voit pas clair, personne n’y voit clair”, a soupiré M. Gounon.

“Clairement, on s’attend à des perturbations”, et notamment “à un deuxième trimestre un peu chahuté”, a-t-il ajouté. Pour les passagers, “on peut penser qu’un certain nombre de touristes britanniques, pris entre les ‘gilets jaunes’ et le Brexit, vont se demander si c’est le moment d’aller passer le printemps sur le Continent”, a-t-il remarqué. Et pour les marchandises, certains transporteurs et chargeurs pourraient être “peu au point” pour les nouvelles formalités douanières qui devront être remplies avant le passage du tunnel. Bon an mal an, 2019 devrait être une “année blanche”, avec un excédent brut d’exploitation variant, à taux de change constant, entre 560 millions en cas de “Brexit dur” et 575 millions si le Royaume-Uni trouve un accord avec les 27, selon lui.

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