Le Brexit augmente la pression sur la Belgique pour diminuer l’impôt des sociétés

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Le ministre britannique des Finances George Osborne a fait savoir dimanche qu’il désirait diminuer la charge fiscale des sociétés au Royaume-Uni. De ce fait, il met les autres gouvernements d’Europe sous pression de faire la même chose.

Dans une interview accordée au Financial Times, le ministre britannique des Finances George Osborne a fait savoir qu’il avait des plans pour diminuer l’impôt des sociétés au Royaume-Uni, pour l’amener de 20% à moins de 15%. “Nous devons montrer que nous sommes toujours ouverts aux affaires après la décision de sortie de l’UE”, ressort-il du journal anglophone. Grâce à cette forte diminution, le Royaume-Uni pourra directement concurrencer l’Irlande voisine, où les sociétés ne paient que 12,5% d’impôts.

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Du fil à retordre

Les plans d’Osborne donnent aussi du fil à retordre aux autres pays européens. Ces derniers espèrent en effet attirer des sociétés hors de Londres, maintenant que les Britanniques ont voté pour le Brexit. Mais une diminution de l’impôt des sociétés britanniques risque de contrecarrer ses plans. Si cette diminution se fait, d’autres pays, comme la Belgique, n’auront pas d’autre choix que de suivre.

En Belgique, les sociétés paient actuellement 33,9% d’impôt. C’est sensiblement plus que la moyenne des pays de l’OCDE: 25%. Ce n’est qu’en France que les sociétés paient autant d’impôt que dans notre pays. Aux Pays-Bas, les taux se situent déjà beaucoup plus bas. Chez nos voisins du nord, les sociétés doivent payer 25% d’impôt des sociétés si elles gagnent plus de 200.000 euros. Si les revenus sont inférieurs, elle ne ne sont redevables à l’Etat que de 20% d’impôt. En Allemagne, chaque société paie 15% d’impôt.

Réforme de l’impôt des sociétés

Nous devons bien sûr d’abord voir à quoi ressembleront concrètement ces plans britanniques, et quel sera le timing

C’est pourquoi Johan Van Overtveldt, ministre des Finances, désire réformer l’impôt des sociétés dans notre pays. Dans De Morgen, un porte-parole de Van Overtveldt a réagi aux plans d’Osborne. “Nous devons bien sûr d’abord voir à quoi ressembleront concrètement ces plans britanniques, et quel sera le timing. Pour nous, cela souligne surtout la nécessité de réformer notre propre fiscalité sur les sociétés”.

Van Overtveldt désire entre autres diminuer le taux de 33,9% à 20 ou 22%. En échange de cette diminution, il plaide pour la suppression de déductions comme les intérêts notionnels. Une telle réforme serait un cadeau bienvenu pour les entreprises dans notre pays, nous apprenait l’étude Tax Competitiveness Survey de KPMG la semaine dernière. Il en ressort que pour elles, il n’est possible d’être compétitif vis-à-vis des entreprises internationales que si le gouvernement diminue l’impôt des sociétés à 20%.

La Belgique n’est en outre pas le seul pays où de telles réformes se préparent. Aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Suisse, les gouvernements désirent aussi travailler à une réforme de l’impôt des sociétés. Différents experts craignent dans ce cas une course vers le bas.

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