Le Belge a peur de créer son entreprise

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Plus de quatre Belges sur cinq préfèrent travailler pour un employeur plutôt que de se jeter à l’eau et de créer leur propre entreprise. La même proportion croit que la Belgique survivra aux cinq prochaines années… mais un Belge sur six n’est pas aussi optimiste.

Les crises économique, monétaire, politique et écologique font douter le Belge, avance Bexpertise sur base de son Baromètre des Tendances 2012. Notamment de sa capacité à créer sa propre entreprise…

Le Baromètre des Tendances est une étude de tendances annuelle réalisée par la Maison des Tendances/Bexpertise depuis 2005 auprès de 4.000 Belges, soit 2.400 néerlandophones et 1.600 francophones, et 50/50 entre hommes et femmes.

En voici deux des principales leçons.

Leçon n° 1 : 60,4 % des Belges préfèrent travailler pour un employeur

Nombre de Belges sont effrayés par les risques inhérents à une propre entreprise : 60,4 % préfèrent travailler pour un employeur que se lancer dans l’entreprenariat (39,6 %), et les Flamands (61,8 %) plus encore que les Wallons (56 %). Seule une petite majorité de jeunes rêvent de devenir leur propre patron (57,6 %).

“Nous avons peur de la faillite et des embûches éventuelles sur la route du succès, analyse Bexpertise dans un communiqué. Nous préférons être payés pour les heures prestées (62,9 %) que pour ce que nous prestons (37,1 %), les femmes certainement (67,7 % contre 32,3 %). Pourquoi ? Les heures prestées, fixées contractuellement, sont un gage de sécurité…” En outre, “nous préférons rester chez notre employeur : seuls 12,2 % des hommes et 13,9 % des femmes affirment vouloir chercher un nouvel emploi en 2012.”

Malgré ce besoin de sécurité, le contribuable belge ne pense pas que tous les autres ont droit à des allocations longue durée : “Celui qui ne travaille pas depuis longtemps doit en supporter les conséquences, continue Bexpertise. Presque deux Belges sur trois (64 %) estiment que les allocations de chômage doivent baisser dans le temps.”

En revanche, ils semblent moins dérangés par le travail au noir : “Une minorité (41,5 %) estiment qu’on devrait sanctionner” en la matière, tandis que “les 16-19 ans (21,3 %) et les femmes (37,9 %) surtout sont d’avis que le travail au noir doit rester impuni. Pourquoi ? Parce que le travail au noir corrige l’injustice sociale d’une haute pression fiscale. L’Etat en profite ? Nous aussi !”

Leçon n° 2 : 15,5 % des Belges misent sur la fin de la Belgique unie d’ici cinq ans

La crise politique persistante a par ailleurs écorné la confiance dans la politique, puisque “seuls trois Belges sur dix (29,2 %) croient que la situation politique s’améliorera en 2012. Les femmes sont même plus pessimistes : seule une sur cinq croit en une issue plus réjouissante. Les Flamands (47,5 %) sont plus pessimistes que les Wallons (43,9 %) quant à l’amélioration de la politique.”

C’est visiblement pourquoi le Belge ne veut plus être obligé de voter : “Nous préférons le droit de vote (68,3 %) au vote obligatoire (36,2 %). Les 20-35 ans (40,2 %) et les plus de 50 ans (39 %) s’expriment davantage en faveur du maintien du vote obligatoire que les autres générations (33,9 % chez les 16-19 ans, 32,1 % chez les 36-50 ans). Seraient-ils plus consciencieux ? En tout cas, il n’y a aucune différence entre Flamands et Wallons (36,6 % et 35,3 % en faveur du vote obligatoire).”

Quid du sentiment de séparatisme ? “Une majorité de nos compatriotes croient toujours en la Belgique. Ainsi, 54,4 % des Flamands se sentent plus belges que flamands, et seuls 33 % plus flamands que belges. Côté wallon, près de deux tiers (63,4 %) se sentent plus belges que wallons. Plus d’un sur cinq (21,6 %) préfère le coq wallon au drapeau national.”

Notre pays existera-t-il encore d’ici cinq ans ? “61,5 % pensent que oui, 15,5 % pensent que non. La gent masculine (19,5 %) est plus nombreuse à penser que les dernières heures de mère Belgique ont sonné (femmes : 11,6 %).”

Malgré le malaise politique, la majorité des Belges optent donc pour la Belgique, ce qui signale à nouveau un sentiment d’inquiétude dans leur chef, conclut Bexpertise : “Les conséquences d’aventures séparatistes sont imprévisibles. Nous craignons que notre prospérité soit mise en péril. En outre, de nombreux Belges ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper de politique.”

Trends.be

Les autres leçons du Baromètre des Tendances 2012 de Bexpertise

1) Les transports en commun ont moins la cote.

2) La famille, valeur refuge.

3) On économise sur les cadeaux.

4) On a l’intention de faire plus de sport.

5) Les réseaux sociaux sont un substitut de la famille.

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