“La survie d’Air France est en jeu”, a averti dimanche le ministre français de l’Economie, rappelant que l’Etat n’était “pas là pour éponger les dettes” de la compagnie minée par un conflit salarial et dont le PDG a démissionné vendredi.
“Air France disparaîtra si elle ne fait pas les efforts de compétitivité nécessaires”, pour permettre d’affronter la concurrence internationale, a souligné Bruno Le Maire sur la chaîne BFM-TV.
Le patron d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a démissionné vendredi après le rejet par le personnel de la proposition salariale mise sur la table pour sortir du conflit qui dure depuis février.
Les salariés, qui appellent de nouveau à la grève lundi, réclament une augmentation de 5,1% dès 2018 au titre d’un “rattrapage” nécessaire après six ans de gel des salaires, alors que la direction propose des augmentations générales de 7% sur quatre ans.
“Quand on a le niveau de rémunération actuel des pilotes, que l’on sait que l’entreprise est en danger, on ne demande pas des revendications salariales aussi élevées”, a asséné dimanche M. Le Maire.
“J’en appelle au sens des responsabilités de chacun, des personnels navigants, des personnels au sol, des pilotes qui demandent des augmentations de salaire qui sont injustifiées: +prenez vos responsabilités, la survie d’Air France est en jeu+”, a-t-il ajouté.
Le ministre a par ailleurs averti que l’Etat, qui détient 14,30% du capital de la compagnie “n’est pas là pour éponger les dettes, venir à la rescousse d’entreprises qui ne feraient pas les efforts nécessaires de compétitivité”.
Le conseil d’administration d’Air France-KLM a demandé samedi à Jean-Marc Janaillac d’assurer ses fonctions jusqu’au 15 mai, date à laquelle une gouvernance de transition doit être mise en place.
Au quatorzième jour d’une grève par épisodes lancée en février, la direction d’Air France prévoit d’assurer “près de 85%” des vols lundi.
L’action Air France-KLM chute de 13%
Par ailleurs, l’action d’Air France-KLM dévissait de plus de 13% ce lundi à la Bourse de Paris, lestée par l’annonce de la démission de Jean-Marc Janaillac, PDG du groupe.
A 10H13, le titre chutait de 13,46% à 7,01 euros dans un marché quasiment stable (-0,08%). Depuis le début de l’année, le groupe, avec une capitalisation boursière de 3 milliards d’euros, a déjà cédé plus de 48% en Bourse.