La situation au Japon se stabilise pour les sociétés belges

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“La situation commence à se normaliser” pour certaines entreprises belges actives au Japon, tandis que “le séisme n’a eu quasi aucun effet” pour d’autres. La situation pourrait même profiter à la pharma belge. A certaines conditions.

Les entreprises belges installées au Japon, dont certaines avaient temporairement dû fermer leurs portes à la suite du séisme et du tsunami voici un mois, connaissent un retour progressif à la normale. “La situation commence à se normaliser” pour les uns ; “le séisme n’a eu quasi aucun effet” pour les autres.

Une des deux usines d’Umicore – une troisième étant en construction à Kobe – qui avait été endommagée par le tremblement de terre, a rouvert ses portes, indique un porte-parole : “L’évolution est positive et cela fait près de deux semaines que le travail a repris dans cette usine située au nord de Tokyo.” Il a d’abord fallu réparer les “dégâts légers” avant de s’assurer que la sécurité était garantie : “L’activité se relance doucement.”

La production de Bekaert, leader mondial de fils métalliques, avait été mise à l’arrêt durant quelque temps au Japon : “Il n’y avait plus d’eau ni d’électricité mais cela a été rétabli après une semaine.”

Chez Barco, qui fournit des solutions de visualisation et d’affichage, le personnel du bureau de Tokyo a dû s’adapter au manque de transports publics, souligne le porte-parole, Jean-Pierre Tanghe. Pour le reste, la société n’a pas vraiment souffert du séisme.

Chez le fabricant de chocolat NewTree, l’attaché commercial qui opérait depuis Tokyo s’est déplacé vers Osaka, sans que les commandes soient affectées, déclare Christophe du Monceau, directeur financier de la société. Il faut toutefois compter avec les coupures d’électricité programmées : “La situation économique a l’air de tenir le coup et nos commandes atteignent les niveaux attendus. Mais cette période de l’année est assez calme habituellement et il est donc difficile de voir l’impact réel pour l’instant.”

Les activités japonaises – vente et emballage – se déroulent également comme prévu chez Janssen Pharmaceutica, confirme le porte-parole, Stefan Gijssels : “Nos collègues japonais qui ont de la famille dans la zone touchée ont naturellement plus de difficultés.”

Le séisme sera-t-il positif pour les ventes de médicaments belges au Japon ?

Du côté de l’Agence wallonne à l’exportation (Awex), on estime prématuré de tirer un bilan : “Il est difficile d’avoir des informations après un mois mais le séisme ne semble pas avoir eu de trop grande influence sur le fonctionnement des entreprises belges et sur leurs exportations”, reconnaît Thomas Ronse, analyste de marché pour l’Asie-Pacifique

La zone touchée ne représente que 2 % du PNB du Japon alors que les exportations belges se concentrent sur Tokyo et Osaka. Il y a toutefois des problèmes pour les entreprises qui passent par des fournisseurs japonais. On ignore encore comment la situation va évoluer. Or, près de 40 % des composants électroniques viennent du Japon, relève Jean-Pierre Tanghe (Barco). Concernant l’infrastructure, le port de Sendai, ville la plus touchée par le tsunami, est toujours en grande partie à l’arrêt. Les transports ferroviaires vers la ville ont été interrompus.

Les Japonais ont cependant la volonté de retrouver une situation normale, selon l’expert de l’Awex. La catastrophe pourrait même avoir un impact positif, d’après Thomas Ronse, notamment sur l’industrie pharmaceutique belge, et ce, en raison de la situation sanitaire difficile. Mais pour que le Japon importe nos médicaments, “il faut nécessairement une ouverture de la bureaucratie japonaise”, conclut-il.

Trends.be, avec Belga

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