La Sabca, à nouveau compétitive aux yeux d’Airbus

l'A350-1000 © PG
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Après des années de transformation, la Sabca voit arriver les résultats de ses efforts avec des contrats pour fournir Airbus. Ce n’était pas gagné d’avance.

La deuxième entreprise industrielle bruxelloise après Audi marque un point. Airbus a renouvelé un contrat pour des éléments mobiles d’ailes du long-courrier Airbus A350-900 et décroché un nouveau contrat pour une version allongée, l’A350-1000. “Cela représente environ 500 millions d’euros de revenus sur la durée de vie de ces avions“, indique Thibauld Jongen, CEO de la Sabca.

Ces contrats valident une stratégie d’amélioration de la production et de la compétitivité de l’entreprise belge fondée en 1920 pour assembler des avions. Elle produit maintenant des éléments d’avions et de fusées (Ariane) et fait partie depuis 2020 du groupe belge Blueberry. Sa spécialité est la fabrication d’éléments d’aérostructures et l’intégration d’actuateurs (moteurs électriques, notamment pour orienter des parties mobiles d’ailes).

La Sabca fournit de nombreux avions Airbus (A330, A320, etc.). L’avionneur met ses fournisseurs sous pression, notamment pour réduire les coûts. Le contrat pour des éléments mobiles des ailes de l’A350-900 avait été remis en compétition. La Sabca l’a récupéré. Elle n’avait pas celui de l’A350-1000, plus récent, et elle vient de le décrocher: elle a été préférée au concurrent dont le contrat avait été remis en jeu. Le moment est symbolique pour l’entreprise. Thibault Jongen était arrivé en 2016 à la tête de la Sabca, alors filiale du groupe Dassault, pour relancer l’entreprise qui perdait du terrain et de l’argent année après année. Il a revu l’approche industrielle, attaqué de nouveaux marchés comme des services aux drones ou la fourniture d’éléments de dirigeables. Airbus le préoccupait. “Nous étions plutôt sur le chemin de la sortie”, reconnaît-il.

En Belgique et au Maroc

Les contrats A350 montrent que ce travail de longue haleine a payé. La Sabca est redevenue compétitive aux yeux d’Airbus. “Pour y arriver, nous avons développé une approche où nous concevons en Belgique, produisons ici de manière très automatisée, et assemblons au Maroc les éléments exigeant beaucoup de main-d’oeuvre“, précise Thibauld Jongen. Au passage, l’entreprise aéronautique gagne du galon: “Nous faisons, pour la première fois, partie du conseil des fournisseurs d’Airbus“, indique Thibauld Jongen.

La revente de la Sabca par Dassault n’a pas créé de souci. Au contraire: elle est intégrée dans le groupe Blueberry de Stéphane Burton, contrôlé à 50,01% par Sabena Aerospace, avec 49,99% détenus par la SFPI (fonds fédéral). Une reprise par un private equity aurait moins rassuré Airbus sur le long terme. L’entreprise bénéficiera aussi des retombées du contrat d’Amazon avec Ariane pour lancer des satellites sur Ariane 6, une nouvelle fusée qui avait du mal à se vendre, dont la Sabca construit des éléments.

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