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La radio, l’équivalent du business de la drogue?

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Sachez que les radios, c’est aussi du business ! En tout cas pour les radios commerciales. Le patron du groupe NRJ France, Jean-Paul Beaudecroux, disait il y a quelques années “qu’à part le trafic de drogue, il ne connaissait pas de business plus rentable que la radio musicale”.

Comme tous les business rentables, les radios musicales attirent les convoitises. Si c’est vrai que la pandémie a parfois réduit l’audience de ces radios car les citoyens étaient plutôt à la recherche d’informations sur le virus, ce phénomène n’est pas amené à durer dans le temps. En revanche, il y a des concurrents structurels qui ont fait leur apparition ces dernières années, comme le streaming audio et vidéo du genre Spotify ou encore YouTube.

Et justement, l’un d’eux, Spotify souhaite aller brouter sur l’herbe des radios musicales. Il suffit d’écouter ce que vient d’annoncer cette semaine son patron pour s’en convaincre. Fort de ses 155 millions d’abonnés, Spotify drague non seulement les musiciens en leur offrant de nouveaux services, mais Spotify veut aussi attaquer la publicité générée par la radio. En clair, la direction de Spotify va s’adresser aux annonceurs en leur disant qu’avec les données dont ils disposent sur leurs propres abonnés, ils peuvent offrir un meilleur ciblage que les radios musicales classiques. En d’autres termes, ils veulent démontrer que la publicité audio peut être aussi efficace que son équivalent vidéo notamment sur le segment des podcasts. Cela c’est pour le rêve du patron de Spotify qui veut siphonner une partie de la publicité des radios.

La Bourse, elle, a encore des doutes sur ce scénario… La preuve, malgré ces annonces, le cours de Bourse de Spotify a quand même baissé. Non pas parce que l’idée est mauvaise mais parce que, selon les analystes, le parc d’abonnés payants et les téléchargements de l’application ne sont pas encore assez élevés pour être une véritable menace pour les radios classiques.

De leur côté, les radios ne restent pas les bras croisés, elles développent aussi leurs podcasts, elles cherchent aussi à augmenter leur audience numérique. Et puis, les dirigeants des radios voient aussi les smartphones, les enceintes connectées comme autant de nouveaux modes d’écoute de la radio.

C’est vrai que la musique est, et reste, le premier centre d’intérêt de l’audio. Donc, oui, les accrocs à la drogue radio ne sont pas prêts de disparaître !

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