La nouvelle législation sur les drones livreurs, la douche froide pour Amazon

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Il y a maintenant deux ans que Google et Amazon promettaient des drones livreurs sortis tout droit d’un film de science-fiction. Mardi 21 juin, la Federal Aviation Administration (FAA), la police de l’espace aérien américain, a présenté un premier cadre réglementaire sur l’utilisation commerciale de ces appareils. L’occasion de faire le point.

Jeff Bezos, le CEO d’Amazon, a lancé le projet des drones livreurs en 2013. Des drones censés livrer l’objet commandé sur le site Amazon dans la demi-heure. Fin 2015, le géant du commerce en ligne dévoilait une vidéo publicitaire sur la livraison idéale effectuée par un robot volant Prime Air. Le drone est autonome, charge le colis dans la “soute”, évite une montgolfière en vol et se pose dans un grand jardin où toute la famille l’attend impatiemment.

Dans le laboratoire Google, qui développe également les “Google Glass” et les voitures autonomes, le projet Google X Wings est lancé, de son côté, un peu plus tard, en 2014. Partant du même principe qu’Amazon, Google veut développer la livraison par drones. Les petits appareils sont actuellement en période de test aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et en Israël.

Le problème des appartements, des vols et de la vie privée

Devant ces projets futuristes, il est légitime de se poser des questions quant à l’avenir du drone livreur et à son utilisation. Quid des habitants vivant dans un immeuble au centre-ville ? Le robot volant va-t-il faire des cabrioles devant les fenêtres ou se posera-t-il devant l’immeuble ? Ce qui peut être problématique puisque le colis peut être réceptionné par une mauvaise personne.

Paul Misener, vice-président d’Amazon déclare “travailler sur les designs des drones afin qu’ils soient adaptés au mieux à un environnement urbain” et ne craint pas le vol des colis ou le possible détournement de l’appareil puisqu’il est “très rare de dérober les camionnettes de livraison”.

Une autre question qui se pose est celle de la vie privée étant donné que les appareils sont dotés de caméra et peuvent aussi enregistrer des données GPS. Les drones collectent volontairement et involontairement une série d’informations.

Les régulations administratives

Très contrôlé depuis le 11 septembre 2001, l’espace aérien américain s’est vu imposer le 21 juin une législation très stricte concernant les robots volants par l’administration américaine. Les drones évoluant de manière autonome seront notamment interdits, ils devront rester dans le champ de vision de leur propriétaire qui devra posséder un permis. Les robots volants ne pourront pas non plus voler au-dessus de civils, ni de voitures en mouvement. Ce qui est assez problématique en ce qui concerne les drones livreurs. Parmi les autres contraintes, les drones ne pourront voler que de jours, à une altitude inférieure à 120 mètres et avec une vitesse maximale de 160 kilomètres par heure. C’est la douche froide.

Cependant, les responsables de la FAA ont précisé que la porte aux négociations avec le secteur privé n’était pas fermée. S’ils n’ont fourni aucun calendrier, ils affirment que des discussions sont en cours pour la définition de règles spécifiques à la livraison par drones. Même si Google avait annoncé pouvoir livrer ses clients par drone dès 2017, les autoroutes de drones livreurs ne sont pas pour tout de suite. Paul Misener du site Amazon reste confiant : “Les drones livreurs arrivent”.

Par Léa Renaud

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