La nouvelle bataille du vélo électrique partagé

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Le marché du vélo électrique partagé est en pleine effervescence pendant le déconfinement. Jump (Uber) ne revient pas à Bruxelles, Villo promotionne son vélo électrique, et Billy Bike profite de son succès de fréquentation pour faire du crowfunding.

Malgré la multiplication des pistes cyclables à Bruxelles, le service Jump de vélos partagés, du groupe Uber, ne devrait pas revenir dans les rues de la capitale, où le service avait été suspendu pour la durée du confinement. Notre confrère Le Soir indique même que son personnel local a été licencié. Telle est la conséquence du rapprochement, au niveau mondial, entre les services de Lime, qui propose chez nous des trottinettes partagées, et Jump, qui gérait 500 vélos dans la capitale.

Le bond de Billy Bike

Voilà qui laisse le champ libre à Billy Bike, qui possède une flotte de 600 vélos électriques. Ce réseau a enregistré un quasi triplement de sa fréquentation durant le confinement. Il cherche à tirer parti de cette croissance en ouvrant une opération de crowfunding, toujours en cours, qui a collecté 120.000 euros à ce jour et vise un minimum de 200.000 euros. Cela indiquerait que l’appétit pour le vélo est plus fort que les craintes freinant l’usage de la mobilité partagée en temps de confinement. Elle pourrait être dopée par la multiplication des pistes cyclables et des zones de rencontre (20 km/h).

Billy Bike a rebondi sur le départ de Jump, en proposant à ses utilisateurs d’attribuer un bon de 5 euros d’utilisation pour toutes leurs relations qui auraient utilisé Jump auparavant. Le tarif est de 0,2 euro la minute ou 30 euros pour 200 minutes (0,15 euro la minute).

Billy Bike espère pouvoir doubler sa flotte à 1200 vélos, et doubler sa zone de couverture. L’entreprise recrute des mécaniciens de Jump.

Villo promo

Le plus grand réseau de vélos partagés, Villo, géré par JC Decaux, qui compte 5.000 bicyclettes, n’a pas bénéficié d’une croissance de son utilisation durant le confinement, mais espère bien bénéficier du déconfinement et de l’intérêt pour le vélo. Il attend un boom et a lancé une campagne d’abonnement gratuit de 6 mois. Elle est valable pour les vélos standards et aussi pour les e-Villo, la variante à assistance électrique de la flotte.

Un bon tiers de la flotte est équipée d’une assistance électrique, activée par une batterie que l’usager emporte avec lui (et recharge), dont il paie une location de 4,15 euros par mois. L’offre revient donc à ne pas payer cette location ni les trajets pendant 6 mois. Elle est valable pour les 1.000 premières demandes, et attribuée jusqu’au 30 juin. Villo compte 1.500 abonnés à la formule électrifiée.

Villo a l’avantage de couvrir toute la région de Bruxelles Capitale, avec un service basé sur des stations, où il faut chercher et ramener le vélo. Alors que les utilisateurs de Billy Bike, comme ceux, naguère, de Jump, repèrent et réservent les vélos sur une application, et peuvent déposer la bicyclette une fois arrivé à destination, sur le trottoir. Mais dans une zone nettement plus réduite que Villo, au centre de la ville (Pentagone) et sur une bonne partie à l’est.

Le retour de Lime et Dott continue

Sur le front des trottinettes partagées, notons que Lime a repris son service à Bruxelles depuis le 15 mai, avec, pour commencer, un parc de 250 trottinettes.

Mais son concurrent Dott, lui, n’a pas besoin de le faire, puisqu’il était resté en activité pendant toute la durée du confinement. Dott est présent à Bruxelles (2.000 trottinettes actuellement, et à Liège (150 trottinettes).

Fusion Lime et Jump

Au niveau global, les services de Lime et de Jump sont regroupés. Telle est la conséquence de la crise du coronavirus, qui a fait s’effondrer la valorisation de Lime de 2 milliards de dollars l’an dernier à 500 millions de dollars actuellement.

La crise est assez rude pour les start up agressives, qui avait préféré la croissance aux bénéfices. Elles limitent à présent leurs opérations pour préserver le cash. Une augmentation de capital de Lime, menée par Uber, de 170 millions d’euros, a été annoncée le 7 mai. Elle s’accompagne d’un regroupement, Jump étant intégré dans Lime. Et d’une révision drastique des villes desservies. Ainsi Jump quitterait Bruxelles. Lime revient dans 12 villes, dont Bruxelles.

Lime gère aussi des réseaux de vélos électriques, notamment à Londres. Il pourrait donc potentiellement introduire ce type de véhicule à Bruxelles, si le marché devenait très demandeur.

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