La logistique booste les investissements étrangers en Belgique

Le secteur le mieux représenté dans ces investissements en Belgique est la logistique, avec 46 projets, dont une série de gros investissements américains dans le port d'Anvers. (Illustration) © GettyImages
Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

La Belgique a en enregistré l’an dernier quelque 245 investissements d’entreprises étrangères sur son territoire, soit une hausse de 8% par rapport à 2020, selon le baromètre annuel de EY.

C’est une croissance supérieure à la moyenne européenne (5%), ce qui est plutôt une nouvelle quant à l’attractivité de notre pays. La Belgique occupe la 6e place dans un classement européen, largement dominé par la France avec 1.222 investissements étrangers et où l’Allemagne enregistre un net recul (-10% à 841 projets).

Le secteur le mieux représenté dans ces investissements en Belgique est la logistique, avec 46 projets, dont une série de gros investissements américains dans le port d’Anvers. “Cela s’inscrit dans une tendance générale à relocaliser une bonne partie de la chaîne d’approvisionnement, commente Marie-Laure Moreau, partner chez EY Belgique. La situation géographique de la Belgique au coeur de l’Europe s’avère ici un très bel atout.” Et cet atout sera peut-être renforcé dans les prochaines années car 46% des investisseurs sondés par EY estiment que le potentiel de la Belgique pour décarboner la chaîne d’approvisionnement est supérieur à celui de l’ensemble des pays européens. Cette impression repose sur des éléments tangibles puisque, à la fin mai, neuf entreprises wallonnes du secteur ont été distinguées par le programme “Lean & Green Europe” pour leurs actions en vue de réduire les émissions de CO2. “Cela permet d’assurer la position forte de la Belgique dans le domaine de la logistique à plus long terme“, insiste Marie-Laure Moreau.

Les premiers investisseurs étrangers en Belgique sont les Américains, très présents en Flandre. A Bruxelles et en Wallonie, la première place revient aux entreprises françaises. Globalement, le nombre de projets sous pavillon étranger est à la baisse en Wallonie. Cela s’explique d’une part par la chute des investissements chinois (les n°1 en 2020), du fait de la crise du Covid, et d’autre part par des plans de relance qui ne sortent pas avec la même ampleur et la même vigueur que dans les régions environnantes.

Les investissements étrangers en Belgique concernent pour 80% des nouveaux projets. “C’est très positif quant à l’attractivité du pays”, pointe Marie-Laure Moreau. Le défi est ensuite d’enraciner ces entreprises pour qu’elles développent leurs activités dans le pays et procèdent alors à de nouveaux investissements. Les atouts sont la situation géographique, la solidité des activités logistiques, pharmaceutiques et chimiques, la disponibilité de terrains (même si cela commence à se tarir), les aides à la recherche et la qualité de la main d’oeuvre. A l’inverse, les écueils pointés par les investisseurs sondés par EY sont l’instabilité politique et réglementaire, ainsi que le régime fiscal et les pénuries de main d’oeuvre, notamment dans les profils exigeants de hautes compétences technologiques et numériques. “C’est vrai, nous manquons de compétences en intelligence artificielle, en big data ou en cybersécurité, reprend Marie-Laure Moreau. Mais c’est la même chose dans la plupart des pays européens. Notre étude montre même que la Belgique n’a pas à rougir de la comparaison. Que ce soit en matière numérique ou de durabilité, nous ne sommes pas les derniers de la classe.

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