La fusion entre Renault et Fiat Chrysler n’aura pas lieu

Les discussions entre Renault et Fiat Chrysler (FCA) pour une fusion ont capoté en raison d’une “position soudaine et incompréhensible de Bercy”, a affirmé jeudi une source proche du constructeur italo-américain.

“Toutes les conditions étaient réunies hier pour aboutir à un vote positif” du Conseil d’administration du groupe au losange, a assuré cette source à l’AFP sous couvert d’anonymat, en regrettant “les nouvelles exigences du gouvernement français” lors de ces discussions qui ont échoué dans la nuit de mercredi à jeudi.

L’Etat français “prend acte”

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a assuré jeudi prendre “acte” du retrait de l’offre de fusion avec Renault par Fiat Chrysler (FCA), assurant que l’Etat français avait travaillé “de manière constructive” sur ce projet.

“Dès la présentation de cette offre, l’Etat, actionnaire de Renault à 15,1%, l’a accueilli avec ouverture et a travaillé de manière constructive avec l’ensemble des parties prenantes”, a déclaré le ministre dans un communiqué, en soulignant qu’un accord avait été obtenu sur trois des quatre grands sujets sur la table des négociations, avant leur rupture.

FCA a retiré dans la nuit de mercredi à jeudi sa proposition de fusion avec Renault pour former le numéro 3 mondial de l’automobile, faute d’obtenir un engagement rapide du groupe français, freiné par l’Etat actionnaire.

Le constructeur automobile italo-américain a expliqué qu’il retirait son offre de fusion, déposée le dimanche 26 mai, parce que “les conditions politiques (n’étaient) actuellement pas réunies en France pour mener à bien un tel rapprochement”.

Quatre conditions à cette fusion

“L’Etat avait fixé quatre conditions à son accord définitif”, a rappelé dans son communiqué M. Le Maire: la réalisation de cette opération dans le cadre de l’alliance entre Renault et Nissan, la préservation des emplois et des sites industriels en France, le respect dans la gouvernance des équilibres entre Renault et FCA, et la participation de ce futur ensemble à l’initiative des batteries électriques engagée avec l’Allemagne.

“Un accord avait été trouvé sur trois de ces conditions. Il restait à obtenir un soutien explicite de Nissan”, a souligné M. Le Maire. “L’Etat a donc souhaité que le Conseil d’administration dispose d’un délai additionnel de cinq jours pour s’assurer du soutien de l’ensemble des parties prenantes”, a-t-il ajouté.

“Renault, au sein de l’Alliance, détient l’ensemble des atouts pour relever les défis auquel fait face le secteur de l’automobile notamment en matière de véhicule électrique et de réduction des émissions”, a-t-il toutefois assuré.

Lors de la réunion du conseil d’administration du groupe au losange, rassemblé au siège de Boulogne-Billancourt pour étudier la proposition de fusion, la plupart des administrateurs de Renault se sont prononcés pour une fusion, selon une source proche du dossier.

Le ministre de l’Economie a néanmoins fait savoir “qu’il voulait un (nouveau) conseil (d’administration) mardi (prochain) après son voyage au Japon” prévu en fin de semaine, pour s’entretenir au préalable avec son homologue japonais de ce projet et ne pas risquer un divorce d’avec Nissan, l’allié de 20 ans de Renault, a expliqué cette source.

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