La Fondation Roi Baudouin ne connaît pas la crise

Le premier Baromètre de la philanthropie, initié par la Fondation Roi Baudouin et l’Itinera Institute, indique que les Belges ont été un peu moins généreux en 2009. En revanche, les fonds nominatifs et d’entreprises établis au sein de la Fondation sont, eux, en forte croissance.

Comment la générosité des Belges évolue-t-elle au fil du temps ? Pour en avoir une idée précise, la Fondation Roi Baudouin et l’Itinera Institute viennent de lancer le premier Baromètre de la philanthropie.

Cet index, présenté à l’occasion de la deuxième Journée de la Philanthropie cette semaine à Bruxelles, se fonde sur diverses données : les chiffres des institutions sans but lucratif (ISBL) de la Banque nationale, les informations en matière de dons du ministère des Affaires économiques, les données sur les fondations d’utilité publique et les fonds établis au sein de la Fondation Roi Baudouin ainsi que les attestations fiscales du ministère des Finances.

Au final, cela donne un indicateur synthétique qui permettra de mesurer désormais chaque année l’évolution de la philanthropie en Belgique dans le temps, l’année 2007 servant de référence pour la comparaison.

Plus d’un Belge sur deux est prêt à donner pour la bonne cause

Le nouvel index révèle que la philanthropie n’a pas échappé à la crise. Si les Belges ont toujours la main sur le coeur – le nombre de donateurs continuant à progresser – le montant moyen de leurs dons a sérieusement diminué en 2009, après avoir connu une belle croissance en 2007 et 2008. Résumée en un seul index de la philanthropie, l’évolution sur une base 100 en 2007 se traduit par une forte augmentation à 112,1 en 2008 et un léger tassement à 111,1 en 2009. Plus concrètement, en 2008, le Belge donnait en moyenne 59 euros à une oeuvre de son choix. Un an plus tard, ce montant n’était plus que de 54 euros.

Parallèlement, une enquête Ipsos réalisée auprès de 1.000 Belges montre que 41 % de nos compatriotes ont donné “plus ou autant” au cours des 12 derniers mois. Mais la générosité reprend ses droits. Ils sont 52 %, donc plus d’un Belge sur deux, à se dire prêts à verser “autant ou plus” à des bonnes causes dans les 12 prochains mois. Ceux-ci donnent de préférence leur argent pour la santé et la recherche médicale (39 %) et l’aide aux personnes défavorisées (20 %).

Delhaize, Bpost, Mestdagh et les autres

Alors que le nombre de fondations d’utilité publique a reculé en 2009, les plus petites ne survivant pas à la crise, le nombre de fonds gérés au sein de la Fondation Roi Baudouin a, lui, fortement augmenté ces deux dernières années. Entre 2009 et 2010, ceux-ci sont passés de 269 à 357, selon les chiffres du Centre de Philanthropie, le département de la Fondation créé il y a quelques années pour donner des conseils aux donateurs (particuliers, entreprises et organisations) et aux intermédiaires (avocats, notaires, gestionnaires de fortune, etc.). La majorité de ces fonds sont nominatifs : ils sont l’oeuvre d’un individu ou d’une asbl et disposent d’un capital minimum de 75.000 euros. Leur valeur totale s’élevait, à la fin 2010, à 183,6 millions d’euros, à comparer à 30,7 millions d’euros en 2001.

De plus en plus de grandes sociétés confient la gestion de leur fonds d’entreprise à la Fondation Roi Baudouin. On en dénombre 17 (13 voici deux ans). C’est le cas, par exemple, de Delhaize, Bpost, Swift, mais aussi de Mestdagh ou encore Carmeuse qui soutiennent ainsi des causes qui leur tiennent à coeur. En 2010, grâce à ces fonds ainsi qu’aux dons et legs (inscrits dans les testaments), la Fondation a versé pour près de 18 millions d’euros à 1.370 associations (1.179 en 2009).

Sandrine Vandendooren

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