La facture électrique des entreprises diminue (un peu)

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Bonne nouvelle pour l’industrie. En attendant la grande réforme du soutien à l’éolien offshore, le gouvernement a diminué et plafonné la contribution que versaient les entreprises. Solides réductions à la clef pour les gros consommateurs.

Pour une fois que cela va dans ce sens-là, autant le souligner. D’ordinaire, glisser les mots “prix”, “électricité” et “compétitivité” à l’un des membres de Febeliec, la Fédération des consommateurs industriels belges d’énergie, revient à le crisper, si pas à le hérisser. Cela marche à (presque) tous les coups. Comme à la fin du mois de mars dernier, lorsqu’une étude signée Deloitte (re)mettait le feu aux poudres. En substance : en fonction de leur profil et de leur région, les consommateurs industriels belges payent leur électron de 12 à 45 % plus cher, en moyenne, que leurs homologues allemands, français et néerlandais.

Mais pas cette fois-ci. Eh non, au contraire : en ce début mai, Febeliec ne se réjouit pas, n’exagérons pas, mais “accueille favorablement” la décision prise par le conseil des ministres vendredi en fin de journée. A savoir appliquer à la surcharge offshore les mêmes règles que celles régissant la cotisation fédérale. En français, cela donne ceci : en diminuant et en plafonnant le montant que les entreprises versent afin de financer l’éolien en mer du Nord, le gouvernement allège leur facture électrique _ et soigne donc leur compétitivité.

L’entièreté du soutien aux moulins à vent offshore doit être entièrement repensé – ce sera une occupation pour l’été, glisse-t-on au cabinet de Melchior Wathelet (cdH), le secrétaire d’Etat en charge de l’Energie. En attendant, un premier volet a été débloqué. Selon sa consommation, une entreprise verra sa contribution offshore chuter de 15 à 45 % (-15 % pour un appétit électrique annuel situé entre 20 et 50 MWh ; -20 % entre 50 et 1.000 MWh ; -25 % entre 1.000 et 25.000 MWh ; -45 % pour les entreprises électro-intensives consommant davantage). Surtout, cette contribution a été plafonnée et ne pourra excéder, pour la seconde moitié de 2013, 125.000 euros. Une belle réduction pour une société comme Solvay, qui aurait dû débourser la coquette somme d’un million pour le second semestre du cru 2013.

“Des tarifs dégressifs et plafonnés étaient déjà en vigueur dans les pays voisins, poursuit-on au cabinet Wathelet. Cette mesure était nécessaire pour la compétitivité de nos entreprises.” Elle entrera en vigueur le 1er juillet. Avec une durée de vie limitée, puisqu’elle expirera avec l’année 2013. “Mais l’idée est de la rendre structurelle lors du conclave budgétaire de cet été.” Coût de la mesure : 40 millions d’euros, sur base annuelle. Qui seront prélevés sur ce que rapporte la taxe nucléaire (550 millions en 2012 mais vraisemblablement moins en 2013, vu la mise à l’arrêt prolongée de deux réacteurs).

Benoît Mathieu

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