La crise énergétique et l’inflation fragilisent les hôpitaux malgré une hausse du chiffre d’affaires

Les hôpitaux généraux belges ont enregistré une hausse du chiffre d’affaires en 2021 mais sont confrontés à un important choc financier cette année à cause du niveau historique de l’inflation, de l’augmentation des coûts salariaux, du prix de l’énergie et des matériaux de construction.

Les hôpitaux généraux belges ont enregistré une hausse du chiffre d’affaires en 2021 mais sont confrontés à un important choc financier cette année à cause du niveau historique de l’inflation, de l’augmentation des coûts salariaux, du prix de l’énergie et des matériaux de construction. Selon l’étude MAHA (Model for Automatic Hospital Analyses) réalisée par Belfius et présentée mercredi, les institutions hospitalières reposent sur un équilibre financier précaire et ont gardé la tête hors de l’eau pendant la pandémie grâce aux aides fédérales.

La structure financière reste saine, mais…

L’analyse rapporte que la structure financière des hôpitaux reste globalement saine, même si des disparités existent selon les institutions. En 2021, le chiffre d’affaires des 86 hôpitaux analysés a progressé de 9,8% par rapport à l’année de référence 2019 (2020 est jugée atypique en raison de la crise du Covid), passant de 16,224 à 17,807 milliards d’euros au total.

Cette progression s’explique toutefois principalement par les différentes mesures adoptées par le gouvernement fédéral pendant la pandémie, dont l’augmentation de 12% du Budget des Moyens Financiers (BMF, utilisé pour couvrir les frais liés au fonctionnement général de l’hôpital).

Grande fragilité financière

Les hôpitaux souffrent en fait d’une grande fragilité financière, souligne l’étude. Leur résultat courant (hors éléments exceptionnels) ne dépasse pas la barre de 1% du chiffre d’affaires (0,7%) et s’établit à 127 millions d’euros en 2021 (+50 millions par rapport à 2019). Sans l’aide fédérale évaluée à 129 millions, le résultat courant aurait affiché un déficit.

L’année 2022 suscite donc de fortes inquiétudes en raison de l’inflation, des indexations salariales et de l’envolée des prix de l’énergie. Selon les estimations de l’étude, les coûts de l’énergie supportés par les hôpitaux généraux devraient augmenter d’au moins 61% et le résultat courant subirait une détérioration de 135 millions d’euros au premier semestre 2022, par rapport à la même période l’année dernière. Le nombre d’hôpitaux avec un déficit courant passerait alors de 28% en 2021 à environ deux tiers à la fin de cette année.

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