La conjoncture défavorable se répercute sur le chiffre d’affaires de la Loterie Nationale

Le chiffre d’affaires de la Loterie Nationale a connu une légère baisse l’an dernier. Il atteint 1,488 milliard d’euros, contre 1,53 milliard en 2021, considéré comme une année record.

“Contrairement aux idées reçues qui voudraient voir la population davantage jouer en temps de crise, le chiffre d’affaires suit la conjoncture économique”, a déclaré vendredi le patron de la loterie, Jannie Haek, lors de la présentation des chiffres à Bruxelles.

La faible confiance des consommateurs se fait immédiatement ressentir sur les activités de la loterie. Ainsi, un joueur sur deux déclare avoir modifié son comportement en jouant pour un plus petit montant et/ou moins souvent.

En 2022, les joueurs ont misé en moyenne 4,9 euros, soit 20 centimes de moins que l’année précédente.

Parallèlement à une baisse de son chiffre d’affaires, la Loterie Nationale fait face à une augmentation de ses coûts en raison de l’inflation. La société ne compte pas augmenter les prix de ses produits actuels. En revanche, les jeux qui seront lancés à l’avenir pourraient avoir un prix plus élevé, a laissé entendre Jannie Haek.

L’année 2022 représente un record en termes de montants redistribués aux joueurs, à près d’un milliard d’euros (998 millions). En tout, il y a eu 95,8 millions de gagnants pour un gain moyen de 10,4 euros. Quelque 204 personnes sont devenues “quasi” millionnaires, selon M. Haek.

Le chiffre d’affaires de la Loterie Nationale s’est réparti de manière quasiment égale entre le Lotto, l’Euromillions et les produits à gratter l’an dernier.

Les points de vente physiques sont toujours le principal canal de vente, engrangeant 75% du chiffre d’affaires. A elles seules, les librairies recueillent la moitié des mises.

Le site internet et l’application mobile de la Loterie Nationale représentent le dernier quart du chiffre d’affaires et 1,6 million de joueurs identifiés.

La Loterie Nationale a “rendu” quelque 345 millions d’euros à la société. 200 millions aux bonnes oeuvres et 145 via la rente versée au gouvernement pour pouvoir exercer son monopole. C’est en tout une augmentation de 10 millions par rapport à 2021.

L’administrateur délégué a d’ailleurs rappelé la possibilité de demander un subside auprès de la loterie pour les projets artistiques, culturels, solidaires, scientifiques ou sportifs. En 2022, 506 projets ont été soutenus dont 124 en lien avec l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté. Les demandes peuvent se faire entièrement sur le site internet de la loterie (https://www.loterie-nationale.be/bien-plus-que-jouer/introduire-une-demande).

La Loterie Nationale, ce sont aussi des paris sportifs, qui ont été regroupés dans la filiale “Scooore” et donc scindés des autres activités Les dirigeants de la société n’ont pas souhaité s’épancher sur le sujet. Jannie Haek a souligné qu’il accepterait d’être transparent si la concurrence révélait également son chiffre d’affaires. “Si la Commission des jeux de hasard décide de publier les chiffres du secteur dans son ensemble la semaine prochaine, je serai le premier à être transparent”, a-t-il dit. Scooore ne représente pas grand-chose face à des géants du secteur, dit-on.

D’ici au 1er juillet 2023, la publicité pour les jeux d’argent sera fortement restreinte afin de lutter contre la dépendance au jeu, mais M. Haek a semblé peu inquiet. Il souligne que le Conseil d’Etat a reconnu que la Loterie Nationale avait un statut à part et que son organisation serait en mesure de s’adapter le cas échéant.

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